Annonce L'armée israélienne s'est retirée de Beit Hanoun Nous avons retiré nos forces de Beit Hanoun après avoir rempli notre mission", a déclaré un porte-parole de l'armée israélienne, mardi 7 novembre à l'aube, au septième jour d'une vaste offensive centrée sur cette ville du nord de la bande de Gaza. "Au cours de cette opération, des dizaines de Palestiniens ont été tués lors d'échanges de tirs ou de raids aériens. Neuf commandos qui s'apprêtaient à tirer des roquettes vers le territoire israélien ont été attaqués par nos forces. Des dizaines de suspects ont également été arrêtés pour être interrogés", a ajouté le porte-parole. Selon lui, d'importantes quantités de roquettes, d'armes antichars ainsi que des munitions et des explosifs ont été découvertes. L'armée a précisé toutefois que des militaires israéliens se trouvaient toujours dans certaines parties du nord de la bande de Gaza. Les Palestiniens favorables à un cessez-le-feu sous observation de l'ONU Le représentant palestinien aux Nations unies, Ryad Mansour, s'est déclaré favorable, lundi, à un déploiement d'observateurs de l'ONU le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza. "Nous appelons entre autres (...) à un cessez-le-feu et nous serions prêts à accepter des observateurs de l'ONU chargés de surveiller sa mise en place à la frontière entre Gaza et Israël", a-t-il déclaré devant la presse à l'issue d'une rencontre avec le président du Conseil de sécurité pour novembre, le Péruvien Jorge Voto-Bernales. – (Avec AFP.) [-] fermer Dès le début de l'opération, de hauts responsables, dont le ministre de la défense, Amir Péretz, avaient souligné que l'Etat hébreu n'avait aucune "intention de rester pour occuper la bande de Gaza", dont il s'est retiré l'été dernier. L'opération visait à faire cesser les tirs de roquettes vers Israël, qui persistent malgré une certaine baisse ces derniers mois. Trente-trois de ces engins, qui font en général des dégâts matériels et des blessés légers, auraient été tirés depuis le 1er novembre, selon Tsahal. Des témoins palestiniens avaient indiqué, dans la nuit de lundi à mardi, que le retrait avait commencé et que les troupes et chars israéliens avaient quitté le centre de Beit Hanoun. L'un d'eux précisait qu'une soixantaine de blindés et de bulldozers s'étaient repositionnés dans le nord de la localité, tout près de la frontière avec Israël. SITUATION HUMANITAIRE "DRAMATIQUE" Lundi, une kamikaze palestinienne de 18 ans, du groupe radical Djihad islamique, s'est fait exploser à Beit Hanoun, blessant légèrement un soldat israélien. Cinq autres Palestiniens, dont quatre membres de la branche armée du Hamas, ont été tués lors de raids aériens et tirs de soldats, selon des sources médicales, ce qui porte à 56 le nombre de Palestiniens tués depuis le début de l'offensive (dont au moins 30 combattants armés), et plus de 200 blessés. Un soldat israélien a aussi perdu la vie. Le ministre des affaires étrangères palestinien issu du Hamas, Mahmoud Zahar, a appelé les pays arabes à "agir d'urgence dans les organisations internationales et par tous les moyens pour mettre un terme à l'agression israélienne". Le premier ministre britannique, Tony Blair, a qualifié de "terrible" la situation à Gaza, alors que Moscou a demandé un arrêt de l'offensive et que Riyad a appelé à la tenue d'une conférence internationale pour obtenir la cessation des "agressions" d'Israël et relancer le processus de paix. De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge s'est dit "très inquiet" de "la situation humanitaire grave à Beit Hanoun", évoquant notamment d'importants besoins en eau. Les ministres des affaires étrangères italien, Massimo D'Alema, et français, Philippe Douste-Blazy, ont aussi dénoncé à Paris une situation humanitaire "dramatique" à Gaza. Enfin, la Maison Blanche a annoncé que le président George W. Bush accueillerait à Washington le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, le 13 novembre, leur deuxième rencontre depuis l'entrée en fonctions de M. Olmert en mai. Entre-temps, une rencontre entre le président Mahmoud Abbas et son premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s'est achevée lundi soir sans accord sur un gouvernement d'union nationale, mais les deux hommes ont convenu de poursuivre leurs discussions mardi.