Crise L'armée du Népal auteur de très nombreuses "disparitions" selon une ONG La lutte pour l'abolition de la monarchie au Népal a fait plus de 11 000 morts depuis 1996.L'armée du Népal, qui a soutenu début février la prise des pleins pouvoirs par le roi Gyanendra, est l'un des plus grands auteurs au monde de "disparitions", a accusé l'organisation américaine des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport diffusé mardi 1er mars. Durant les neuf dernières années de la lutte qui les ont opposées aux rebelles maoïstes, "les forces de sécurité du Népal sont devenues l'un des pires auteurs de disparitions forcées", écrit le groupe.Les organisations locales des droits de l'homme ont enregistré plus de 1 200 "disparitions" au cours des cinq dernières années seulement. Le rapport de 171 pages en liste plus de deux cents mais craint que de nombreuses familles n'aient peur de s'enquérir de leurs parents auprès des autorités."Etant donné l'ampleur du nombre des 'disparitions', l'accroissement du rôle de l'armée, à la suite de la prise des pouvoirs par le roi, fait peur", a déclaré Brad Adams, directeur pour l'Asie de HRW."VIOLATIONS EXTRÊMES DES DROITS DE L'HOMME"Le roi Gyanendra a limogé le 1er février le gouvernement, abolissant les libertés fondamentales avant de nommer un nouveau cabinet essentiellement formé de fidèles. Le monarque a justifié son coup de force en accusant l'ancien gouvernement de ne pas avoir réussi à mater la rébellion maoïste, dont la lutte pour l'abolition de la monarchie a fait plus de 11 000 morts depuis 1996.Le roi avait proposé aux maoïstes, peu après son coup de force, de rouvrir les négociations de paix, mais les rebelles ont répondu en imposant un blocus de la capitale, Katmandou, qui a paralysé le pays pendant deux semaines avant d'être levé ce week-end par les maoïstes."Les forces maoïstes ont un bilan atroce de meurtres, de torture et d'indimidations, mais la réponse ne peut pas être de lâcher une armée qui est responsable de tant de 'disparitions' et d'autres violations extrêmes des droits de l'homme", souligne M. Adams.Dans la plupart des cas répertoriés par le rapport, les personnes "disparues" ont été vues pour la dernière fois lors de leur arrestation par la police ou l'armée à des points de contrôle, dans la rue ou sur leur lieu de travail ou d'études. "Il est problable qu'elles ont été victimes d'exécutions extrajudiciaires lors de leur détention par les forces de sécurité", selon le rapport.Avec AFP Nombreux rebelles maoïstes tués dans des affrontements Au moins 70 rebelles maoïstes et quatre membres des forces de sécurité ont été tués dans des affrontements violents dans le sud-ouest du Népal, a-t-on appris mardi de source militaire. "Les forces de sécurité ont jusqu'à présent découvert les corps d'au moins soixante-dix maoïstes tués dans l'affrontement", a indiqué un porte-parole militaire, le général de brigade Dipak Gurung. Les rebelles ont récupéré certains de leurs morts, a-t-il affirmé. Les affrontements sont survenus lundi à Ganeshpur, dans le district de Bardiya, à 500 km au sud-ouest de Katmandou, a précisé l'officier. Aucune confirmation indépendante du bilan avancé par l'armée n'était disponible. Ces violences sont les plus importantes depuis la prise des pleins pouvoirs par le roi Gyanendra, le 1er février, et l'instauration de l'état d'urgence. Le monarque avait alors limogé le gouvernement, abolissant les libertés fondamentales avant de nommer un nouveau cabinet, essentiellement formé de fidèles. - (AFP)
