Procès L'armée américaine blanchit les soldats ayant tué Nicola Calipari et blessé Giuliana SgrenaUne enquête militaire américaine a blanchi, lundi 25 avril, les soldats ayant tué l'agent de renseignement italien Nicola Calipari et blessé la journaliste Giuliana Sgrena le 4 mars près de Bagdad. Pourtant, des divergences persistent avec les Italiens sur les circonstances du drame.Ces différences de vue empêchent la publication du rapport d'enquête parce que les Italiens "ont davantage de questions" à soulever, a expliqué un responsable militaire américain. Cette enquête avait été ouverte au lendemain du drame, qui a suscité une forte émotion en Italie. A la suite de cette "bavure", les relations entre Rome et Washington ont été brièvement tendues.Le 4 mars, quelques heures après la libération de la journaliste italienne après un mois de captivité, la voiture dans laquelle elle se trouvait pour se rendre à l'aéroport de Bagdad avait été prise pour cible par des soldats américains à un barrage routier. Giuliana Sgrena, envoyée spéciale du quotidien indépendant Il Manifesto, était blessée à l'épaule par les tirs, tandis que Nicola Calipari, 51 ans, l'un des deux agents chargés de la rapatrier, était tué en la protégeant de son corps."TOUT LE MONDE EST DÉSOLÉ"Les enquêteurs américains estiment que les soldats "ont respecté toutes les procédures pour des opérations de contrôle et, de ce fait, n'étaient pas coupables de manquement au règlement", a indiqué le responsable."Le remords est profond après ce qui est arrivé. Tout le monde est désolé. Mais étant donné le contexte et les problèmes de sécurité, les procédures ont été suivies à la lettre", a-t-il ajouté.Cepndant, selon lui, Américains et Italiens continuent à diverger sur deux points essentiels : la vitesse du véhicule et les communications entre les deux parties après la libération de l'otage. Après les faits, l'armée américaine avait affirmé que le véhicule banalisé s'était approché à grande vitesse du barrage et n'avait pas stoppé aux signaux de la main, aux projecteurs et aux tirs d'avertissement des soldats. Cette version des faits a été contredite par Giuliana Sgrena, selon qui le véhicule roulait à une vitesse normale. La route de l'aéroport est l'une des plus dangereuses d'Irak. Les convois y circulant sont fréquemment pris pour cibles par les insurgés.Les deux parties divergent également sur les contacts pris après la libération de la journaliste otage. Les Américains affirment avoir été tenus dans l'ignorance par les Italiens de son transfert vers l'aéroport.Le responsable a indiqué que les Etats-Unis espéraient conclure l'enquête "dans un esprit de coopération" avec les Italiens. Mais ces derniers ne devraient pas l'approuver tant que les deux points en suspens ne seront pas résolus, a-t-il ajouté. Le 13 avril, le ministre des affaires étrangères italien, Gianfranco Fini, s'était déclaré "très heureux" de la coopération établie par les Etats-Unis dans cette enquête. "Nous coopérons, avant tout, dans un esprit d'amitié et en essayant de comprendre ce qui s'est passé", avait également dit son homologue américain, Condoleezza Rice.A la suite de l'émotion provoquée dans la Péninsule, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, avait annoncé son intention de faire rentrer progressivement les militaires italiens, avant de faire volte-face sous la pression de Washington.
