Annonce L'arbitrage montré du doigt, les Bleus cherchent des explications Les Bleus ne sont pas encore éliminés de la Coupe du monde que chacun cherche déjà un coupable. Tout y passe : pêle-mêle la pelouse, l'âge du capitaine, de l'équipe, et maintenant, c'est l'arbitrage qui est en cause. L'ARBITRAGE EN QUESTION Dimanche 18 juin au soir, à l'issue du match nul entre la France et la Corée du Sud (1-1), l'attaquant de l'équipe de France Thierry Henry a fustigé l'arbitrage, estimant que l'arbitre n'avait pas accordé un but valable en faveur des Français en première mi-temps. Au sujet de ce "but virtuel" , le sélectionneur Raymond Domenech en a profité pour évoquer l'arbitrage vidéo. "La vidéo nous aurait bien servi cette fois-là. Il est dommage que dans ces situations, à ce niveau-là, on n'ait pas tous les moyens pour que les arbitres puissent juger sans risque", a déclaré Domenech. Henry, lui, était moins calme : "Il faudrait que les arbitres soient un peu compétents. Ils sont rapides lorsqu'il s'agit de dégainer pour mettre des cartons jaunes. J'ai vu les images, sur la tête de Patrick Vieira, le ballon est entré de 2 ou 3 mètres". "Si l'arbitre avait accordé ce but au lieu de donner des cartons bizarres comme quand on joue des coups francs trop vite – Zidane averti lors de France-Suisse – on mène 2-0 au bout de vingt minutes et ce n'est pas le même match", a pesté l'attaquant d'Arsenal. "Avec tous les efforts qu'on a produits, on a bien défendu, on s'est créé des occasions, voir encore une fois que l'arbitre a omis ou n'a pas vu, ce sont des petits trucs qui font la différence. A un moment donné, ces petits trucs-là, on les avait en notre faveur et maintenant on ne les a plus", a conclu le buteur français. "Moi, a confirmé Zinédine Zidane, je l'ai vu tout de suite [que le ballon avait franchi la ligne à la 32e] parce que j'étais sur le corner. (...) Ça fausse le match." Patrick Vieira, lui, n'a pas voulu accabler l'arbitre : "Je ne peux pas dire que l'arbitre est incompétent, ça fait partie du jeu, a-t-il commenté. A 1-0, on n'est jamais à l'abri d'une égalisation." L'ÉTAT DU TERRAIN Le sélectionneur français Raymond Domenech avait vivement regretté que la pelouse du stade de Stuttgart n'ait pas été arrosée avant le match France-Suisse, estimant que sa sécheresse donnait l'avantage aux défenseurs sur les attaquants. "Le ballon a du mal à rouler, on a vu des frappes écrasées des deux équipes. Les attaquants ne pouvaient pas emmener le ballon, souvent il est resté bloqué", avait déclaré Domenech après le match, faisant écho à des critiques similaires formulées par les Néerlandais après leur victoire contre la Serbie-Monténégro. L'ÂGE DU CAPITAINE L'équipe de France, dont la moyenne d'âge atteignait 30 ans et 289 jours dimanche au coup d'envoi du match contre la Corée du Sud, est au 3e rang des équipes les plus âgées ayant disputé un match de Coupe du monde de football, derrière l'Allemagne et la Belgique en 1998. Il s'agit aussi de la plus vieille équipe de France de l'histoire des Bleus. Le remplacement de Franck Ribéry, 23 ans, par Florent Malouda, 26 ans, seul changement entre les deux matches, a augmenté la moyenne d'âge des Bleus. Leur joueur le plus âgé sur la pelouse était le gardien Fabien Barthez (34 ans, 355 jours), et le plus jeune Florent Malouda, qui a fêté mardi ses 26 ans. "Je ne suis pas le sélectionneur le plus vieux, c'est déjà ça de gagné", s'était félicité Raymond Domenech samedi sur le ton de l'humour. "Pour moi, ce n'est pas un critère. Cela peut être un critère avec des matches rapprochés, quand on peut être un peu émoussé. La maturité et l'expérience doivent compenser, s'il y a besoin", a-t-il ajouté. DÉSARROI DE LA PRESSE La défaite alimente les frustrations de la presse française. "Désespérant !" Le titre barre la "une" du quotidien sportif L'Equipe. Le Parisien accorde lui une mention "passable..." à la performance collective des Bleus. "Encore nul !", titre La Provence. "Le compte n'y est toujours pas", s'inquiète Le Républicain lorrain dont la photo de "une" montre Domenech, mains sur les hanches, sans un regard pour Zidane au moment où le capitaine rejoint le banc, remplacé par Trezeguet. "Deux points en deux matchs : ce n'est pas une bonne affaire", admet Pierre Dieval, de La Voix du Nord. "Mais rien n'est encore figé. Contre le Togo, vendredi, il faudra pourtant faire sans Zidane et Abidal, de nouveau avertis au Zentralstadion." Tout n'est pas perdu. L'Equipe sort la calculette et se demande si la France peut se qualifier pour les huitièmes de finale de la compétition. Oui, si elle bat le Togo par deux buts d'écart ; oui, si elle bat le Togo par un seul but d'écart et si la Suisse ne bat pas le même Togo ce lundi ; oui, si elle fait match nul contre le Togo et si la Suisse fait match nul contre le Togo puis contre la Corée du Sud en marquant au total un but de moins que la France. Tout n'est pas perdu donc.