Historique des Quinze L'Angleterre : Une monarchie constitutionnelle Contrairement à la plupart des autres pays, la Constitution britannique n'est pas un document unique : elle regroupe des actes législatifs, la "Common law" ainsi que des conventions. Les conventions sont des règles et pratiques qui n'ont pas force obligatoire, mais qui sont considérées comme indispensables au bon fonctionnement du Gouvernement. Malgré cette absence de Constitution formelle, le Royaume-Uni demeure l'une des plus vieilles monarchies constitutionnelles. D'ailleurs, le fait que le système politique britannique soit régi par la coutume (les décisions de justice et les textes réglementant à cet égard les institutions) n'entrave pas le rôle primordial joué dans l'organisation politique du pays par les nombreuses Lois fondamentales (Grande Charte de 1215, lois de 1628, 1700, 1707, 1832, 1911, 1942 et 1949). Ainsi, selon le droit, la reine participe au pouvoir législatif ; elle est chef de l'exécutif et du judicaire, le commandant en chef de toutes les forces armées de la Couronne, et "gouverneur suprême" de l'Eglise établie d'Angleterre. Toutefois, par un long processus d'évolution, le pouvoir absolu de la monarchie a diminué et son rôle politique est aujourd'hui essentiellement protocolaire, la reine agissant selon les conseils de ses ministres. Le Gouvernement est d'ailleurs appelé "Gouvernement de sa Majesté" car il exerce ses fonctions au nom de la reine. Il peut compter jusqu'à une centaine de membres mais le Cabinet à proprement parler est réduit à une vingtaine de personnes. La reine doit choisir comme Premier ministre le chef de la majorité à la Chambres des Communes. Le système politique britannique est un régime parlementaire, organisé autour du Parlement qui légitime ainsi le pouvoir du Premier ministre. Composé de deux Chambres, la Chambre des Lords et la Chambre des Communes, le Parlement a le droit de promulguer ou d'abroger les lois. La répartition des pouvoirs La Chambre des Lords Survivance de la monarchie, la Chambre des Lords est la plus ancienne composante du Parlement britannique mais son pouvoir politique s'est considérablement affaibli depuis. Cette chambre compte plus de mille membres, désignés selon différentes procédures. La Chambre des Communes Véritable coeur de la démocratie britannique, même si dans les faits, en raison du système majoritaire, elle ne sert souvent que de chambre d'enregistrement. La chambre sortante, élue normalement pour cinq ans, compte 651 députés élus dans 651 circonscriptions au scrutin uninominal à un tour. Ce système a imposé un bipartisme rigoureux qui se traduit dans la configuration de cette assemblée : elle ne se présente pas comme un hémicycle (comme en France) mais met en scène le face à face des deux partis (deux rangées qui se regardent). Les débats sont présidés par un speaker élu par ses collègues de façon consensuelle. Le speaker est neutre. Du fait de l'absence de constitution formelle, la chambre n'a pas de borne à ses initiatives. La Chambre des Communes peut renverser le gouvernement et vote les lois. Le Premier ministre Clef de voûte du système politique britannique, le Premier ministre détient dans les faits la quasi totalité des pouvoirs. Sans être chef de l'Etat, c'est lui qui représente son pays au sommet de chefs d'Etat comme le G8. Le Premier ministre est le chef du parti majoritaire à la Chambre devant laquelle il est responsable. Il peut décider de dissoudre la Chambre (il l'a souvent fait à quelques mois de l'échéance normale). Le mode de scrutin Aux législatives, c'est le scrutin à la majorité simple et à un tour. Le candidat élu dans chaque circonscription à bulletins secrets - est celui qui recueille le plus grand nombre de suffrages, même s'il n'atteint pas 50%. Ce système favorise la concurrence bipartite, surtout là où elle est concentrée géographiquement. Il est défavorable aux partis également répartis dans toutes les circonscriptions : comme ils recueillent relativement peu de voix dans chacune, ils remportent peu de sièges. C'est la raison de la sous-représentation des Libéraux-démocrates. Les partis politiques Depuis plus de 150 ans, la démocratie parlementaire est l'affaire de partis organisés qui rivalisent pour former le gouvernement. Ils ne sont ni formellement déclarés ni reconnus officiellement, mais deux d'entre eux au moins doivent être représentés à la Chambre des Communes, chacun étant en mesure de former un gouvernement. La plupart des candidats, et presque tous les élus, appartiennent à l'un ou l'autre des grands partis. Ceux qui représentent les petits partis ou les groupes, ou qui ne représentent qu'eux-mêmes, peuvent parfaitement être candidats. Mais depuis la dernière guerre, dans leur grande majorité, les députés sont conservateurs ou travaillistes. L'usage veut que le souverain invite le leader du parti qui a remporté le plus de sièges, ou qui bénéficie d'une majorité de coalition à la nouvelle assemblée, à former le gouvernement. Il (ou elle) devient Premier ministre et choisit ses ministres.