Lancement Lancement réussi du satellite militaire Syracuse 3A pour ArianespaceLe satellite Syracuse 3A, lancé jeudi 13 octobre depuis la Guyane, a une durée de vie théorique de douze ans. Il va permettre de décupler les capacités de communications militaires et d'assurer des liaisons d'une discrétion inégalée, totalement protégées contre le brouillage. Le lancement réussi de Syracuse 3A "marque une nouvelle étape significative dans l'accroissement des capacités militaires de la France", a commenté la délégation générale pour l'armement (DGA). Jacques Chirac exprime sa "grande satisfaction"Dans un communiqué, Jacques Chirac a exprimé, vendredi 14 octobre au matin, sa "grande satisfaction après le succès du troisième lancement de l'année d'une Ariane 5 depuis le centre spatial guyanais de Kourou et la réussite de l'envoi dans l'espace du satellite de télécommunications militaires Syracuse 3A". "Le satellite Syracuse 3A permettra également à la France de continuer à remplir un rôle majeur au profit de l'OTAN", a souligné M. Chirac, qui s'est également félicité "que le succès de cette nuit permette de renforcer l'Europe spatiale et l'Europe de la Défense". "La pleine maîtrise par la France d'un système de télécommunications militaires constitue un élément fondamental pour assurer l'autonomie d'appréciation, de décision et d'action de notre pays et de l'Union européenne", a encore souligné le chef de l'Etat.[-] fermerCe système permettra par ailleurs une extension des zones géographiques couvertes. Syracuse 3A va ainsi permettre de "boucher un trou dans les capacités de communication en Afghanistan", selon Caroline Laurent, directrice du programme Syracuse à la DGA.Et pour la première fois, Syracuse 3 sera réservé exclusivement à l'usage des militaires. Pour les précédentes versions, Syracuse 1 (arrivé à son terme opérationnel en 1994) et Syracuse 2, l'armée devait partager avec France Télécom. Le système devra être complété d'ici à la mi-2006 par un deuxième satellite, Syracuse 3B. Le lancement d'un troisième, Syracuse 3C, est espéré par les militaires d'ici à 2010.Ce nouveau satellite est également très attendu par les troupes de l'OTAN. Il est en effet prévu que l'Organisation puisse utiliser, en location, des capacités de communications de Syracuse 3 ainsi que de deux autres satellites européens, le britannique Skynet 5 et l'italien Sicral. Syracuse 3A devrait être disponible pour l'OTAN dès le début 2006."SUCCÈS EXEMPLAIRE"Pour Arianespace, ce lancement a été "un succès exemplaire", a estimé Jean-Yves Le Gall, son directeur général. La société européenne a procédé à cette occasion à un lancement double, en mettant dans la coiffe d'Ariane un second "passager", le satellite américain de télévision directe Galaxy 15 de Panamsat.Syracuse 3A est le troisième satellite militaire européen qu'Arianespace a lancé en moins d'un an, a souligné M. Le Gall. Galaxy 15, construit par Orbital Sciences Corporation, est le vingtième satellite confié à la société européenne par Panamsat. Depuis vingt-cinq ans, la société européenne aura ainsi lancé 226 satellites, ce qui constitue "un record mondial, de très loin", selon son directeur général. Arianespace détient également un carnet de commandes"record" de quarante satellites à mettre en orbite. Cette année, Arianespace a lancé quatre satellites avec Ariane et un avec le lanceur russe Soyouz. Deux autres lancements sont prévus avant la fin 2005 et "cinq à six en 2006", a précisé M. Le Gall.Ce programme Syracuse a par ailleurs donné l'occasion aux industriels concernés (le groupe franco-italien Alcatel Alenia Space pour la construction du satellite, et le groupe d'électronique de défense Thales pour la réalisation du réseau et des stations terrestre) d'établir une coopération "exemplaire", selon l'expression de Pascale Sourisse, PDG d'Alcatel Alenia Space.Le coût du programme Syracuse 3 devrait représenter 1,4 milliard d'euros pour la partie spatiale, si les trois satellites sont lancés, et 1,3 milliard pour la partie terrestre, avec Thales comme maître d'œuvre pour le déploiement prévu de quelque 600 stations de réception d'ici à 2014.
