Affaire de Dopage : Jan Ullrich, suspect

Annonce L'affaire de dopage espagnol secoue le Tour Ivan Basso et Jan Ullrich sont suspectés de dopage. En complément L'opération Puerto" Les autres titres De plus en plus de bateaux volés en Méditerranée La session qui a fait tanguer les députés UMP Jacques Chirac assiste à  une cérémonie de naturalisation Bisbilles politiques autour du Teknival breton A Rennes, François Bayrou revendique le "vote protestataire républicain" Ségolène Royal évoque son mariage avec François Hollande Un millier de "superprofs" recrutés par l'à‰ducation nationale Les appartements familiaux vont se généraliser en prison Retour | Rubrique France à€ la veille du grand départ de Strasbourg, les méandres du scandale ibérique se répercutent sur la Grande Boucle, avec la mise en cause de 22 coureurs, dont Ullrich et Basso. LA LISTE de Madrid. Hier en milieu d'après-midi, la Cadena Ser égrène sur ses ondes une partie des 58 noms de coureurs impliqués dans le vaste scandale de dopage démantelé en Espagne, qui secoue le cyclisme international : Ullrich (T-Mobile), Basso (CSC), Mancebo (AG2R-Prévoyance), Beloki (Astana-Wà¼rth), Botero et Guttierez (Phonak), Heras (anciennement Liberty Seguros, suspendu deux ans à  l'automne), Hamilton (ancien coureur de la formation Phonak, suspendu en 2005), Flecha et Menchov (Rabobank)... Vingt-deux des cinquante-huit coureurs incriminés étaient prévus au départ du Tour demain, à  Strasbourg en fête pour l'occasion. Une déflagration. "Il s'agit du plus grand scandale de l'histoire du cyclisme. L'affaire Festina (en 1998), plus ou moins ce n'était pas l'équipe toute seule mais tout le peloton au même niveau. Depuis, cela a changé. Il faut faire le ménage, si la discipline veut conserver sa crédibilité", assène Patrick Lefevere, le manager de la formation Quick-Step et président de l'AIGCP, l'association internationale des groupes professionnels, avant d'ajouter : "Mais on ne peut pas mettre contre le mur des innocents. Il faut éviter la chasse aux sorcières, ne pas se baser sur la rumeur mais sur des faits." Révélations et réactions variées. Ainsi, Bjarne Riis, le manager de l'équipe CSC oppose un embarras et une distance étranges face à  une actualité brûlante, oppressante. Derrière le masque de la désolation, il murmure : "Ce n'est jamais bon que de telles choses arrivent dans le cyclisme ou dans le sport. Il y a beaucoup de rumeurs. Il faut attendre et voir." "Peut-être au départ d'une nouvelle ère" D'autres, sans attendre l'officialisation et les sanctions, ne boudent pas leur plaisir. Une satisfaction profonde brille notamment dans le clan français. "Nous sommes peut-être au départ d'une nouvelle ère pour le cyclisme. Il ne faut pas avoir de pitié avec les gens qui trichent. C'est source d'espoir pour ceux qui font leur travail, pour les jeunes, les gamins. Cette affaire, pour le devenir du cyclisme, c'est important, vital", scande Marc Madiot, le manager de la formation La Française des jeux. "On attendait avec impatience que la lutte porte ses fruits. Il a fallu que la justice s'en mêle pour faire enfin tomber des champions. J'espère que les sanctions seront très fortes", livre Carlos Da Cruz, le capitaine de route de la FDJ. Tout au long de l'après-midi dans les entrailles du spacieux Palais de la musique et des congrès de Strasbourg, les apartés et les réunions se sont succédé. La rumeur a galopé. Fébrile. Avant d'embarquer pour une promenade fluviale et participer à  la présentation des équipes en bateau, Christian Prudhomme, le directeur du Tour lâche, au sortir d'une réunion dans l'intimité du Parlement européen avec les directeurs sportifs : "Nous n'avons pas encore reçu les informations officielles mais la procédure est lancée. Nous allons les récupérer sans doute demain (aujourd'hui) auprès des autorités espagnoles. Ne doutez pas que nous prendrons les bonnes décisions. Je suis convaincu que nous les prendrons avec les équipes." Sourires fanés et costumes tristes, les équipes défilent ensuite, répondent à  l'ambiance festive d'une fanfare et aux calicots enfantins. Contraste pour une marche terne, presque funèbre. Face à  l'ampleur du séisme, l'Union cycliste internationale avait, signé de son président, Pat McQuaid, adressé à  l'ensemble du peloton (une première) un courrier invitant chaque coureur à  fournir une déclaration assurant qu'il n'était pas touché par le scandale. Une clause prévoyant qu'en cas de fausse déclaration, il quitterait immédiatement l'épreuve... Un envol prévu demain à  12 h 50. Coupe du monde oblige. Dos au Mondial, le cyclisme étale ses errements, ses négligences. Strasbourg, carrefour de l'Europe et de la discipline. "C'est la dernière histoire. Nous n'aurons plus le droit d'en avoir d'autre", assure Jean-René Bernaudeau, le manager de la formation Bouygues Télécom. En fin de matinée, sourire pincé, Alexandre Vinokourov, tête d'affiche de l'équipe Astana-Wà¼rth encerclée par la vaste affaire révélée le 23 mai dernier, suspendu au verdict du Tribunal arbitral du sport (qui a finalement autorisé son équipe à  courir) quant à  une éventuelle participation au Tour, jette, voix monocorde : "Je n'imagine pas une seconde ne pas être au départ." Nombreux étaient ceux qui partageaient cette assurance, cette impatience. Combien se compteront-ils à  l'heure de lancer le prologue ? Jusqu'où l'onde de choc portera-t-elle ? Le cyclisme ne peut se permettre la moindre mansuétude."