Arrestation l'accusatrice de Fouad Chouki se rétracte : Cet épisode judiciaire ressemblait à une descente aux enfers pour l'athlète d'origine marocaine, suspendu pour dopage il y a un an pour une durée de 18 mois, une sanction qui l'avait privé de Jeux olympiques. La jeune fille de 14 ans qui avait accusé le coureur de demi-fond Fouad Chouki de l'avoir violée a retiré sa plainte, a-t-on appris, samedi 11 septembre, à Strasbourg auprès de la mère de la jeune fille. Elle aurait écrit vendredi à la juge d'instruction chargée de l'affaire qu'elle retirait sa plainte car sa relation avec Chouki était "consentie". "Il faut que je vous annonce que tout ce qui s'est passé était vrai, mais j'étais consentante", a écrit l'adolescente à la juge, dans une lettre dont sa mère et elle ont remis une copie à l'AFP. "Madame la juge, je m'excuse pour tout cela, car je sais que c'est grave, mais je l'ai dit au moins", indique l'adolescente. La jeune fille, qui a eu 14 ans en juillet, avait d'abord dit à sa mère que le sportif l'avait violée car elle craignait la colère de ses parents si elle avouait qu'elle avait eu de son plein gré des relations sexuelles. Elle s'est ensuite confiée à une amie de sa mère à qui elle a avoué qu'elle avait menti. Cette amie l'a alors convaincue d'en informer par écrit la juge, ont expliqué la mère et la fille. "UN MARIAGE À 18 ANS" La jeune fille a déclaré qu'elle "aimait" l'athlète, âgé de 25 ans, et qu'elle avait l'intention de "l'épouser" quand elle atteindra sa majorité. Soulaimanne Chouki, l'un des frères de l'athlète incarcéré, présent lors de la rencontre entre la mère, la fille et le journaliste de l'AFP, a indiqué de son côté que les parents de Fouad Chouki avaient rencontré la famille de la jeune fille et qu'ils "s'étaient mis d'accord pour un mariage, quand Lilias aura 18 ans". De son côté, Fouad Chouki, toujours en détention provisoire à la prison de Strasbourg-Elsau, a répété samedi après-midi à son avocat qu'il ne se souvenait toujours de rien à propos de la journée du samedi 4 septembre lors de laquelle la relation avec l'adolescente aurait eu lieu. "Il a eu blanc, un vide", a déclaré Me François Ruhlmann, évoquant les "tendances suicidaires" de son client. "Lorsque je lui ai rendu visite en prison, je l'ai informé du revirement de l'adolescente et il en est très heureux. Il ne sait pas ce qui s'est passé, mais ce qui compte pour lui, c'est qu'il n'ait fait de mal à personne", a ajouté l'avocat. En dépit de la rétractation de son accusatrice, Fouad Chouki était toujours incarcéré samedi soir. "C'est probablement parce que la juge d'instruction n'a pas encore pris connaissance de la lettre", a supposé Me Ruhlmann. Le parquet, dont on ne sait pas encore s'il prêtera foi au revirement de la jeune fille, pourrait cependant maintenir des poursuites contre l'athlète pour avoir eu des relations sexuelles avec une mineure de moins de 15 ans, a prévenu Me Ruhlmann. "PHYSIQUEMENT ET PSYCHIQUEMENT ATTEINT" Cet épisode judiciaire ressemblait à une descente aux enfers pour l'athlète d'origine marocaine, suspendu pour dopage il y a un an pour une durée de 18 mois, une sanction qui l'avait privé de Jeux olympiques. Fouad Chouki, qui niait s'être dopé, avait été contrôlé positif à l'érythropotine (EPO) le 27 août 2004 à l'issue de la finale du 1 500 mètres des championnats du monde à Saint-Denis. Il venait de battre le record de France du 1.500 mètres le 15 août 2003 à Zurich en 3'30"83, record repris le 5 septembre suivant par un autre Strasbourgeois, Mehdi Baala. Fouad Chouki avait évoqué une reconversion dans le football, mais ses espoirs ont été contrecarrés par le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) qui a décidé le 15 mars 2004 d'étendre la sanction aux autres sports. Son avocat, qui l'avait revu fin aot au retour de ses vacances au Maroc, l'avait trouvé "physiquement et psychiquement très atteint". "Je l'ai revu après un mois d'absence dans un état semi-comateux. Il n'était pas très cohérent. Il ne pouvait, m'a-t-il dit, plus dormir", avait indiqué Me Ruhlmann qui se disait "stupéfait" par les accusations portées contre son client mais ne semblait pas exclure "un moment d'égarement".