Annonce La ville mexicaine d'Oaxaca, théâtre d'affrontements violentsOaxaca, l'une des principales villes touristiques du Mexique, à 550 km au sud-est de la capitale, théâtre d'affrontements violents depuis plus de trois mois, est à présent en état de siège.Les touristes fuient la ville réputée pour son architecture coloniale et ses marchés indiens, dont les accès ont été bloqués et où des barricades, gardées par des manifestants armés de bâtons, de machettes et de pierres, ont été érigées dans le centre historique. Le département d'Etat américain a même mis en garde ses ressortissants, jeudi 24 août, sur les risques de se rendre sur place.Plusieurs stations de radio ont été occupées par des manifestants, membres de l'Assemblée populaire du peuple d'Oaxaca (APPO), qui exigent la démission du gouverneur Ulises Ruiz, membre du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, qui gouverna le Mexique sans partage jusqu'en 2000). Le conflit, né en mai de la revendication salariale des enseignants de cet Etat, a dégénéré après la répression d'une manifestation en juin, à Oaxaca.Des individus cagoulés ont ouvert le feu à plusieurs reprises sur des manifestants. Selon l'APPO, il s'agit de policiers en civil aux ordres du gouverneur Ruiz. Au moins quatre personnes ont été tuées. Lizbeth Cana, procureur d'Oaxaca, a dénoncé "la stratégie de guérilla urbaine et les actions de déstabilisation" du mouvement protestataire.Plusieurs analystes, dont le journaliste Raymundo Riva Palacio, ont évoqué "l'infiltration de l'Armée populaire révolutionnaire (un mouvement de guérilla créé il y a dix ans)". Soucieux de ne pas "contaminer le processus électoral", le gouvernement fédéral a laissé pourrir le conflit.LE PRI À LA TROISIÈME PLACEA moins de cent jours de la fin de son mandat, le président mexicain, Vicente Fox, a beau déclarer qu'il laisse un pays modernisé et en paix, les conflits se multiplient au Mexique. Ainsi, le vainqueur de l'élection présidentielle du 2 juillet n'est toujours pas officiellement proclamé et les partisans du candidat de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, qui a dénoncé des fraudes, campent au coeur de Mexico pour protester. De nombreux Mexicains craignent à présent que la crise post-électorale ne dégénère en affrontements.Dans ce contexte de plus en plus tendu, l'Institut fédéral électoral a annoncé les résultats des élections législatives. Le Parti action nationale (PAN, conservateur au pouvoir) arrive en première position avec 206 députés sur 500 et 52 sénateurs sur 128. Le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche, qui appuie la candidature de M. Lopez Obrador) le suit avec 125 députés et 29 sénateurs.Quant au PRI, il est relégué à la troisième place avec 105 députés et 33 sénateurs. Même si la victoire de son candidat à la présidence, Felipe Calderon, est confirmée, le PAN devra négocier des alliances pour faire approuver les grandes réformes institutionnelles, énergétiques ou fiscales, que M. Fox n'a pu négocier durant son sextennat.
