Statistique La Terre compte 6,5 milliards d'êtres humains 6,5 milliards d'habitants en 2005 : c'est le chiffre qu'annonçaient les démographes il y a cinquante ans, lorsque la population mondiale ne comptait que 2,7 milliards. Ils ne se sont pas trompés : d'après les statistiques de population des Nations unies, c'est lundi 19 décembre 2005 que le chiffre de 6,5 milliards devait être atteint. Du moins sur le papier. Car en matière de seuil, les démographes et les Nations unies jouent avec les symboles : "Le nombre des êtres humains est connu à quelques pour cent près, il est donc possible que le seuil de 6,5 milliards ait déjà été franchi il y a un ou deux ans, ou qu'il le soit dans un ou deux ans", reconnaît l'Institut national des études démographiques (INED). "Pour certains pays, il y a des marges d'incertitude" dans les recensements. Le bébé numéro 6,5 milliard a plus d'une chance sur deux de naître en Asie, selon Gilles Pison, responsable de la communication scientifique à l'INED, qui s'appuie sur des statistiques de l'ONU. "Chaque jour, il y a 365 000 nouveau-nés, dont 57 % en Asie, 26 % en Afrique, 9 % en Amérique latine, 5 % en Europe, 3 % en Amérique du Nord, et moins de 1 % en Océanie", indique M. Pison. Chaque 24 heures, la population mondiale augmente de quelque 210 000 personnes (365 000 naissances moins 155 000 décès) : "Pour mémoire, cela correspond à un pays supplémentaire de 75 millions d'habitants chaque année", souligne M. Pison. A ce rythme, "les projections de population laissent penser que l'on atteindra 7 milliards en 2012 ou 2013." UNE CROISSANCE RALENTIE Impressionnant. La croissance de la population mondiale décélère toutefois plus vite qu'attendu : il y a cinquante ans, les démographes prévoyaient que la population mondiale atteindrait 15 milliards en 2050, un chiffre aujourd'hui démenti. Nous serons "tout au plus 8 à 9 milliards", prédit maintenant l'INED. La croissance démographique a en effet ralenti, en raison de la baisse de la fécondité : "Plus de la moitié de l'humanité vit dans un pays ou une région du monde où la fécondité est en dessous de 2,1 enfants en moyenne par femme [niveau assurant le remplacement des générations]", précise l'INED. Malgré ce ralentissement, la Terre – et surtout les pays du Sud où se concentre l'essentiel de la population – devra dans les prochaines décennies nourrir 2 à 3 milliards de bouches supplémentaires. "L'Afrique verra en particulier sa population multipliée par deux. Ses différents pays ont déjà du mal à rattraper leur écart de développement avec le reste du monde. Vont-ils pouvoir gérer en même temps un doublement de leur population ?", s'interroge l'INED.