Marikana : 34 mineurs grévistes ont été tués par la police.
Grève La tension semble retomber aux abords de la mine de platine de Marikana dans le nord de l'Afrique du sud où jeudi 34 mineurs grévistes ont été tués par la police.
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Un tiers des mineurs a repris le travail ce lundi et l'exploitant Lonmin a ainsi repoussé à mardi son ultimatum pour une reprise totale de l'activité, sans quoi les grévistes seraient licenciés. «Après des consultations avec plusieurs représentants syndicaux, l'entreprise peut annoncer que les mineurs en grève illégale qui n'ont pas repris le travail ce matin ne seront pas licenciés, et qu'il leur a été accordé un jour de plus, à la lumière des circonstances actuelles», indique le groupe dans un communiqué.
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Toutefois, environ un millier d'hommes étaient toujours regroupés devant l'entrée de la mine ce lundi mais l'ambiance était nettement différente de celle des derniers jours. Les hommes ne seraient pas armés et le ton était moins virulent. «Ils peuvent nous virer s'ils veulent, nous ne retournons pas au travail. Zuma (le président sud-africain) doit fermer cette mine», a dit en début de journée l'un des mineurs présent au rassemblement. Aucun incident n'a été relevé.
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L'ultimatum de Lonmin avait provoqué la colère des mineurs, qui touchent en moyenne 400 euros par mois et réclament un triplement de leur salaire. «Je ne retourne pas au boulot. Où est l'argent?» avait demandé dimanche David Sikonyela, 52 ans, mineur du Lesotho, en prenant connaissance de l'ultimatum. «Est-ce qu'ils vont virer aussi ceux qui sont à l'hôpital et à la morgue?» s'était emporté son collègue Thapelo Modima, 46 ans. «De toute façon, c'est mieux d'être mis à la porte, parce que ici, on souffre. Nos vies ne vont pas changer. Lonmin se fiche de notre bien-être, jusqu'à maintenant ils ont refusé de nous parler, ils ont envoyé la police pour nous tuer.»
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Au total, 42 ouvriers de la mine ont perdu la vie depuis le début du conflit: 8 ont été tués entre les 10 et 12 août dans des affrontements intersyndicaux, et 34 ont été abattus et 78 blessés par la police jeudi. Ce lundi, des mineurs interpellés jeudi devaient comparaître pour «différentes charges, dont meurtre, tentative de meurtre, vol à main armée, violence publique, etc», a indiqué le porte-parole de la police Dennis Adriao.