Diffusion La télévision NTV diffuse une vidéo tournée par les ravisseurs MOSCOU (AFP) - La télévision russe NTV a diffusé mardi soir une vidéo d'environ une minute trente tournée par le commando pro-tchétchène à l'intérieur du gymnase de l'école de Beslan le premier jour de la prise d'otages. La vidéo montre des centaines de personnes alignées, assises par terre dans le gymnase de l'école et des preneurs d'otages plaçant des engins explosifs dans la salle. Des flaques de sang sont visibles dans le gymnase et une trace de sang dans le centre, comme si un corps saignant y avait été traîné. La caméra bouge énormément, mais les ravisseurs ont visiblement cherché à filmer leur dispositif explosif. On peut voir furtivement les preneurs d'otages cagoulés, des otages assis, les mains sur la tête, et surtout de nombreuses charges d'explosif reliées entre elles par des fils qui traversent le sol du centre et sont également tendus entre les paniers de basket-ball aux deux côtés de la salle. Un lance-roquettes est également visible. On aperçoit un homme cagoulé, le pied placé sur ce qui pourrait être un détonateur, et dans l'encadrement d'une porte, une femme membre du commando, voilée et entièrement vêtue de noir. Les otages semblent être plusieurs centaines, dont certains s'éventent avec des livres. Otages comme ravisseurs semblent relativement calmes. Plusieurs assaillants sont montrés, le visage masqué, portant des T-shirts et des pantalons noirs, se reposant sur un canapé tandis que d'autres placent les bombes et les fils. "N'amenez pas encore les enfants", crie un homme parlant russe avec un accent tandis qu'un autre continue à connecter des fils. La vidéo montre aussi des membres du commando armés de pistolets ou de ceintures explosives. Sur une prise de vue apparaît un mur maculé de sang et sur une autre, prise d'une fenêtre, un immeuble voisin en feu. NTV n'a pas précisé comment elle avait obtenu cette vidéo. La prise d'otages de Beslan s'est soldée par la mort de 336 personnes, dont environ la moitié sont des enfants, sans compter les membres du commando terroriste (31 morts), selon le dernier bilan mercredi des autorités d'Ossétie du Nord (Caucase russe). 323 personnes sont mortes vendredi dernier, alors que se terminait dans le chaos et les combats la prise d'otages, et 13 autres sont décédées à l'hôpital, a précisé le porte-parole du président ossète, Lev Dzougaïev. Le précédent bilan faisait état de 335 morts. Enfin, le pédiatre Léonid Rochal qui a tenté une médiation dans la prise d'otage a assuré que les autorités russes n'avaient pas l'intention de donner l'assaut contre l'école, dans une interview au quotidien Le Parisien paru mercredi. "Les autorités russes n'ont jamais eu l'intention de donner l'assaut, je peux vous le jurer", a-t-il déclaré. "Il n'y a pas eu de décision de donner l'assaut. Sinon cela se serait passé autrement", a estimé le Dr Rochal qui en veut pour "preuve" que "les hommes de l'unité d'élite Alpha n'avaient pas leurs gilets pare-balles quand ils ont été abattus en aidant les secouristes venus retirer les cadavres des otages". Le Dr Rochal vient ainsi à l'appui de la version des responsables russes selon lesquels les forces spéciales ont été contraintes de lancer l'intervention lorsque des explosions et des tirs nourris ont retenti depuis l'école et qu'un premier groupe d'otages s'est enfui du bâtiment. Pédiatre et chirurgien, il avait déjà négocié avec les preneurs d'otages du théâtre de la Doubrovka, à Moscou en octobre 2002. Affirmant, comme des sources officielles, que "plusieurs noms (parmi les preneurs d'otages) étaient à consonance arabe, le Dr Rochal estime que cela "semble confirmer le lien avec le terrorisme international". "Nous sommes en présence d'une troisième guerre mondiale non déclarée", a-t-il ajouté, "l'humanité doit la gagner".