Changement La taxe sur les billets d'avion a été votée à l'Assemblée, malgré une opposition à droiteLa taxe sur les billets d'avion en faveur de l'aide au développement, souhaitée par Jacques Chirac, a été votée dans la nuit du jeudi 8 décembre par l'Assemblée nationale, avec le soutien de la gauche, malgré les divisions à droite sur le sujet et l'opposition des professionnels du secteur. Principale disposition du collectif budgétaire pour 2005, le produit de cette taxe ira en priorité à la lutte contre les pandémies, notamment le sida, dans les pays en voie de développement.Les députés UDF et UMP réfractaires ont obtenu – par le vote de l'amendement de Gilles Carrez (UMP), rapporteur de la commission des finances – qu'un bilan soit effectué deux ans après son entrée en vigueur, conditionnant sa poursuite.Favorables à une aide aux pays en voie de développement, ces députés ont néanmois estimé qu'il fallait soit trouver les 210 millions d'euros attendus de cette mesure par des redéploiements de crédits, soit attendre qu'un "nombre significatif" d'autres pays européens s'y rallient.Ils jugent en effet, en phase avec les employeurs et syndicats du secteur, exceptionnellement unis contre ce dispositif, que cette taxe risque de coûter cher au transport aérien et de se traduire par des pertes d'emplois.UN AMENDEMENT DE COMPROMISLa fronde avait commencé la semaine passée en commission, où un amendement de suppression, présenté par Charles de Courson (UDF), avait failli être voté. En séance, Charles de Courson et plusieurs députés UMP sont repartis à la charge, tandis que le ministre du budget, Jean-François Copé, les exhortait "en conscience" à voter la taxe. Jean-François Copé a fait valoir qu'ainsi l'Assemblée donnerait "à la France une voix majeure vis-à-vis de la communauté internationale".L'amendement de compromis présenté par Gilles Carrez a permis de rallier une partie des opposants, mais trois députés UMP, Pierre Lellouche, Jérôme Rivière et Françoise Branget, ont quand même voté contre, tout comme les UDF Charles de Courson et Michel Hunault. Jean-Jacques Descamps (UMP) et Hervé Novelli (UMP) ont fait savoir qu'il s'étaient abstenus "volontairement".La taxe doit être instaurée à partir du 1er juillet 2006. Elle variera de 1 euro en classe économique à 40 euros en classe affaires.Lionnel Luca (UMP), qui souhaitait que les élus bénéficiant de billets gratuits s'acquittent quand même de la taxe, n'a pas obtenu gain de cause.
