Rencontre La tâche s'annonce délicate pour la Tunisie, chargée d'organiser le sommet d'une Ligue arabe très divisée samedi, après l'avoir reporté à la dernière minute fin mars. La tâche s'annonce délicate pour la Tunisie qui doit organiser samedi un sommet arabe très attendu après celui qu'elle avait reporté in extremis fin mars, arguant alors de désaccords internes sur des réformes libérales dans le monde arabe. Face aux critiques et à la défiance dont elle avait été l'objet dans certaines capitales après le renvoi sans ménagement du sommet, la Tunisie va de nouveau "au devant d'un exercice à risque", estime un diplomate occidental en poste à Tunis.D'autant, note-il sous couvert d'anonymat, que ce sommet était devenu "incontournable vu le chaos en Irak et la condition des Palestiniens, mais en particulier par le besoin d'un consensus arabe sur les réformes", en prélude au sommet du G8 en juin. "Tous les regards sont tournés vers le sommet de Tunis", qui doit marquer "le passage d'un état d'inefficacité à celui de l'efficacité", notait récemment Saoud Al-Fayçal, ministre saoudien des Affaires étrangères qui représentera son pays au sommet.Petit pays du Maghreb allié à l'Europe et entretenant de bons rapports avec ses voisins arabes, la Tunisie n'a pas ménagé ses efforts pour organiser à nouveau le sommet arabe, mettant en sourdine l'embarras et le doute semés par la presse arabe sur ses chances de réussir.Contrôler la réunionLe sommet aura lieu les 22 et 23 mai et Tunis assurera la logistique nécessaire quels que soient la participation et le niveau de représentation, affirme-t-on dans les milieux informés à Tunis. Le sommet donnera lieu à de brèves séances d'ouverture et de clôture à 24 heures d'intervalle avec un temps de transmission direct limité, les travaux se déroulant à huis-clos. Ces dispositions semblent destinées à contrôler la réunion et limiter le risque de déballage au grand jour des divergences et contradictions arabes.La Tunisie s'était déjà montrée réticente à accueillir le rendez-vous raté de mars de crainte que le sommet ne tourne à l'échange d'invectives comme ce fut le cas entre le prince Abdallah d'Arabie saoudite et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi au dernier sommet arabe de Charm El-Cheikh. L'absence annoncée ou éventuelle d'un certain nombre de dirigeants risque cependant de compliquer la tâche du pays hôte, Tunis aspirant à faire aboutir "un engagement arabe ferme" en faveur des réformes politiques et socio-économiques, en plus de la restructuration rapide des mécanismes de l'action arabe commune.
