Annonce La Syrie quitte officiellement le Liban- Trois décennies de domination syrienne au Liban prennent fin officiellement, mardi 26 avril, avec l'organisation d'une cérémonie d'adieux au plus haut niveau de la hiérarchie militaire des deux pays. Pour marquer, dans les formes, ce départ syrien qui s'est en réalité achevé lundi, une cérémonie se tient en fin de matinée sur une base militaire de la plaine orientale de la Bekaa, frontalière de la Syrie. Cette"fête de famille", étant donné les relations étroites qui lient les deux pays, se déroulera sur la base aérienne de Rayak, datant du mandat français, vide désormais de ses occupants syriens, lavée à grande eau et sur laquelle flottait lundi après-midi le drapeau libanais. Après avoir maintenu pendant vingt-neuf ans des milliers de militaires sur le territoire libanais, l'armée syrienne n'avait plus que quelques soldats pour y préparer cette cérémonie d'adieux officielle. Démission en marge de l'enquête sur la mort d'Hariri Le directeur général de la sûreté générale libanaise, le général Jamil al-Sayyed, a annoncé, lundi 25 avril, sa démission. Cette décision intervient alors qu'une délégation de l'Onu doit rejoindre directement Beyrouth, mercredi, pour préparer le terrain à la Commission d'enquête de l'Onu, chargée de faire toute la lumière sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, survenu le 14 février dernier. [-] fermer Seront présents à cette fête symbolique, le commandant en chef de l'armée libanaise, Michel Soleiman, et le chef d'état-major syrien, Ali Habib. Le président libanais, Emile Lahoud, avait déjà décerné des médailles aux dirigeants militaires syriens, tant en Syrie, comme le ministre de la défense, Hassan Turkmani, qu'à ceux qui ont servi au Liban "en signe d'estime pour le rôle qu'ils ont joué dans la réalisation de la sécurité et la stabilité, ainsi que l'aide à la réunification du Liban et l'édification de ses institutions sécuritaires". FIN DE L'INGÉRENCE DE DAMAS Limitée aux seuls commandements syrien et libanais, cette manifestation intervient le jour où le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, doit présenter son rapport sur la mise en œuvre de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, adoptée en septembre 2004 à l'initiative de Washington et Paris. Cette résolution réclamait le départ du Liban de tous les soldats syriens, la fin de l'ingérence de Damas dans les affaires intérieures de son petit voisin et le désarmement de toutes les milices sur son sol, en référence au Hezbollah chiite libanais et aux Palestiniens. Une équipe des Nations unies chargée de vérifier le retrait syrien est d'ailleurs attendue au Liban après le départ du dernier soldat de Damas. Dès lundi, le général Ghazalé avait franchi la frontière libanaise en direction de Damas, à la grande joie des habitants de la plaine de la Bekaa, où il avait son quartier général. Auparavant, il avait rendu à ses propriétaires le domicile qu'il occupait à Chtaura, centre commercial de la Bekaa, à 7 kilomètres de la frontière. Ses collaborateurs avaient, avant lui, quitté Chtaura pour la Syrie dans un autre convoi. Le départ du redoutable chef des renseignements syriens a donné lieu à des scènes de liesse à Chtaura et dans la ville voisine de Zahlé, chef-lieu de la Bekaa, où des voitures, ornées de drapeaux libanais et klaxons bloqués sillonnaient les rues. A Chtaura, des gens sont descendus dans la rue, lançant des fleurs aux militaires libanais, qui ont pris la place des Syriens. Avec ce départ du patron des services de renseignement syrien, le général Rustom Ghazalé, trois décennies de présence au pays du Cèdre prennent fin. Mais un responsable du département d'Etat a affirmé, sous le couvert de l'anonymat, que Washington restait sceptique sur la réalité du retrait, attendant des preuves que Damas a bien cessé toute ingérence dans les affaires intérieures de son voisin