Annonce La Syrie annonce son retrait du Liban avant les élections de mai Des soldats syriens portant de l'artillerie lourde près de la frontière syrienne dans la vallée du Bekaa, au Liban, mardi 29 mars 2005. La Syrie a annoncé mercredi son retrait du Liban avec les élections du mois de mai. Le chef de la diplomatie syrienne a annoncé, mardi 29 mars, que son pays allait retirer toutes ses troupes du Liban avant les élections libanaises de mai, ce qui mettrait un terme à des années de contrôle de la Syrie sur son voisin. Le ministre des affaires étrangères syrien, Farouk Al-Shara, a fait cette annonce dans une lettre au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Dans son message, il relève que la coopération entre la Syrie et le Liban a déjà permis à Damas de réduire ses forces à 10 000 hommes, et évoque "le retrait complet de ces troupes avant les élections à venir au Liban". La lettre arrive après la publication la semaine dernière d'un rapport d'une commission d'investigation de l'ONU montrant du doigt la Syrie après l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, tué le 14 février dans un attentat à Beyrouth. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait voté en septembre 2004 une résolution exigeant le retrait entier des forces syriennes, entrées au Liban au cours de la guerre civile libanaise de 1975-1990, ainsi que le désarmement des milices. Après l'assassinat, les pressions internationales, menées par les Etats-Unis et la France notamment, se sont accentuées sur Damas, et le président syrien, Bachar Al-Assad, a promis de s'y conformer. Un retrait partiel a déjà été effectué. MAINTENIR LA PAIX "La guerre civile, qui a duré de nombreuses années, couplée avec une occupation israélienne de larges parties du Liban sud, nécessitait une coopération militaire et en matière de sécurité approfondie entre la Syrie et le Liban," explique M. Al-Shara dans sa lettre à M. Annan, assurant que cette coopération visait à maintenir la paix au Liban. L'ambassadeur syrien à l'ONU, Fayçal Mekdad, a réitéré, mardi soir, l'engagement de son pays au retrait.  "Maintenant que le Liban est reconstruit - il a un gouvernement, une direction -, nous espérons qu'après notre retrait complet, il maintiendra ce qu'il a réussi à mener à bien", a-t-il déclaré. Dans son rapport, la commission d'enquête de l'ONU sur la mort de Rafic Hariri, missionnée par Kofi Annan et dirigée par le policier irlandais Peter Fitzgerald, accuse la Syrie d'être responsable de la tension au Liban avant le meurtre, sans toutefois désigner l'auteur de l'assassinat. "Le gouvernement syrien porte la principale responsabilité de la tension politique qui régnait [au Liban] avant l'assassinat", dit la commission.  Il "exerçait une influence qui allait au-delà de l'exercice raisonnable de relations de coopération et de voisinage", poursuit-elle. Mardi, le ministre des affaires étrangères syrien a, au contraire, fait porter la responsabilité de la tension à la résolution de l'ONU, soulignant les bons rapports entre Damas et M. Hariri. Il a en particulier démenti les accusations de la mission selon lesquelles Bachar Al-Assad aurait menacé physiquement Rafic Hariri, ainsi que le leader druze Walid Joumblatt. Dans sa lettre, Farouk Al-Shara demande que la référence à M. Al-Assad soit retirée. Selon lui, les affirmations évoquant "un présumé dialogue inapproprié" entre M. Al-Assad et M. Hariri sont "très étranges". "Cette référence ne serait jamais acceptée parce qu'elle est fausse et ne repose sur aucune preuve matérielle," écrit-il, ajoutant qu'il s'agit aussi de préserver "la crédibilité des Nations unies". M. Al-Assad "préférerait briser le Liban sur les têtes de Hariri et de Joumblatt plutôt que l'on remette en cause sa parole au Liban," soulignait la commission de l'ONU, citant des témoignages. Le président syrien avait, pour sa part, refusé de recevoir les enquêteurs