Annonce La suppression de 4 000 emplois chez Volkswagen est vécue comme une catastrophe nationale en BelgiqueAprès des semaines d'incertitude, le couperet est tombé, mardi 21 novembre, à l'usine Volkswagen de Bruxelles : la direction a annoncé la suppression de quelque quatre mille emplois, soit près des trois quarts de l'effectif. Dix ans après la fermeture brutale de l'usine Renault de Vilvorde et le licenciement de trois mille salariés, la Belgique a l'impression de revivre une nouvelle catastrophe nationale."C'est une catastrophe nationale, économique et sur l'emploi", a estimé la bourgmestre (maire) de Forest, Corinne de Permentier. Le premier ministre belge, Guy Verhofstadt, s'est quant à lui dit "déçu" que des "considérations nationales" aient motivé cette décision. "Cela me choque d'autant plus que tant d'efforts ont été consentis ces dernières années pour transformer cette implantation en l'une des plus productives d'Europe", a-t-il ajouté.En Allemagne, la direction a confirmé qu'elle ne voulait maintenir que mille cinq cents emplois sur le site de Forest, près de Bruxelles. Elle a précisé que le modèle phare de l'usine, la Golf, produite chaque année à environ deux cent mille unités, ne serait plus assemblée à Forest mais seulement en Allemagne, à Wolfsburg, dans le nord, et à Mosel, dans l'est du pays. Outre la Golf, la Polo sort de l'usine belge, mais en quantités beaucoup plus réduites. Et elle n'en fabrique pas la tôlerie, importée de Bratislava (Slovaquie), puis peinte et montée à Forest.ASSEMBLÉE GÉNÉRALE MERCREDIGrâce à toute une série de mesures – dont l'annonce, cet hiver, de vingt mille suppressions de poste en Allemagne – la situation de Volkswagen s'est améliorée cette année, mais sa rentabilité reste défaillante. En septembre, les salariés allemands du constructeur ont accepté de travailler quatre heures de plus par semaine sans augmentation de salaire. En contrepartie, le puissant syndicat IG-Metall a obtenu que Volkswagen rapatrie une partie de la production en Allemagne. Un engagement qui concourt à expliquer les suppressions d'emplois à Bruxelles.Selon la presse allemande, Forest pourrait n'être qu'un début, avant de nouvelles tailles dans les effectifs portugais et espagnols. Ces coupes claires devraient avoir un impact considérable sur l'emploi en Belgique, Volkswagen faisant travailler plus de dix mille personnes en sous-traitance.
