Fait divers La sécurité en question après la découverte d'explosifs à la prison de la Santé FO-Pénitentiaire a souligné dans un communiqué "la difficulté à trouver un système de sécurité opérationnel dans les prisons françaises", s'inquiétant de "la dangerosité de plus en plus croissante" de certains détenus.Deux cents grammes d'explosifs ont été découverts à la prison de la Santé à Paris, entraînant le transfert de plusieurs détenus, dont deux islamistes et un braqueur, et posant à nouveau la question de la sécurité dans cet établissement plus que centenaire. Les explosifs ont été découverts mardi 11 janvier au quartier d'isolement à la suite d'une fouille par les surveillants, a indiqué l'administration pénitentiaire.La pâte d'explosif se trouvait dans un flacon en plastique derrière une fenêtre des douches donnant sur une cour de promenade, a indiqué Pierre Raffin, le directeur de l'établissement, qui accueille au total 1 300 détenus."Nous sommes préoccupés par cette découverte, mais ce sont des choses qui arrivent malgré notre vigilance. Dans tous les dispositifs de sécurité, il y a forcément des failles", a-t-il commenté.Les quatre détenus qui se trouvaient au quartier d'isolement ont été transférés "par précaution" dans d'autres prisons de la région parisienne, selon la même source. Parmi eux figurent Kamel Daoudi, actuellement jugé à Paris aux côtés de Djamel Beghal pour un projet d'attentat contre des intérêts américains en France, et l'islamiste algérien Boualem Bensaïd, condamné à la perpétuité pour sa participation à trois attentats en 1995 à Paris, selon une source syndicale pénitentiaire.La saisie de mardi fait suite aux fouilles déclenchées au quartier d'isolement après la découverte il y a une semaine d'un message suspect mentionnant "800 grammes de X", dissimulé dans un appareil de musculation.Un premier détenu, Dominique Battini, mis en examen pour braquage et artificier présumé de l'évasion spectaculaire du braqueur multirécidiviste Antonio Ferrara en 2003 à Fresnes, avait alors été transféré.Une enquête, confiée à la Brigade de répression du banditisme, a été ouverte à la suite de la découverte de l'explosif, de la pentrite, selon le parquet de Paris."DANGEROSITÉ CROISSANTE"Aucun lien n'est établi pour l'instant entre les détenus transférés et les explosifs. "Il n'y a aucune certitude sur leur mode d'introduction et leur destination, que l'enquête devra déterminer", a précisé M. Raffin.FO-Pénitentiaire a souligné dans un communiqué "la difficulté à trouver un système de sécurité opérationnel dans les prisons françaises", s'inquiétant de "la dangerosité de plus en plus croissante" de certains détenus et exigeant de la chancellerie des "moyens techniques" pour détecter rapidement les substances dangereuses.Selon le délégué CGT de l'établissement, Jocelyn Canope, cependant, "il n'y a pas plus de problème de sécurité à la Santé qu'ailleurs, mais tout ce qui s'y passe est médiatisé et multiplié par 1 000".Parmi les incidents notoires survenus dans la prison, achevée en 1867, un membre présumé d'ETA était parvenu à s'échapper en 2002 en se faisant remplacer au parloir par son frère, tandis que Michel Vaujour avait réussi à s'évader par hélicoptère en 1986.
