Annonce La résistible ascension du faucon Bolton à l'ONU La nomination du candidat de Bush n'est pas encore jouée au Sénat. Pour John Bolton, la route vers l'ONU continue d'être chaotique. Hier, la Commission des affaires étrangères du Sénat n'a pas réussi à se mettre d'accord pour recommander formellement sa nomination au poste d'ambassadeur auprès des Nations unies, souhaitée par George W. Bush. John Bolton, 56 ans, un faucon qui ne jure que par la puissance américaine, savait qu'il ne pouvait compter sur aucune des huit voix démocrates, mais il misait sur les dix voix républicaines de la commission. Hier, John Voinovich, sénateur républicain de l'Ohio, qui avait déjà émis des réserves sur sa candidature, a refusé de le soutenir. Il n'a cependant pas voulu bloquer sa nomination et a donc proposé que le dossier soit transmis au Sénat, pour un vote, mais sans recommandation. Voinovich a expliqué son choix d'une voix calme, mais sans mâcher ses mots : «John Bolton est la caricature de ce qu'un membre du corps diplomatique ne doit pas être.» Confortable majorité. Le débat va donc reprendre devant les cent sénateurs qui seront appelés à trancher directement. Les républicains y détiennent une confortable majorité et les chances de Bolton restent solides. Mais la partie n'est pas encore jouée. Au cours des auditions, de nombreux témoins ont décrit un homme qui non seulement méprise l'ONU, mais aussi tous ceux qui ne partagent pas son point de vue. Plus grave, il a été accusé d'avoir, au département d'Etat où il était chargé des questions de non-prolifération, tenté de manipuler les analyses des services de renseignements, pour les faire coller avec ses propres convictions. Enfin, divers témoignages le décrivent comme un personnage irascible , cassant, difficilement compatible avec la fonction d'ambassadeur à l'ONU. Catastrophe. L'ancien sous-secrétaire d'Etat est soutenu par l'aile dure des républicains, qui considère que seul un homme de cette trempe aura la force de pousser la réforme des Nations unies. Même s'ils restent discrets, les républicains modérés considèrent, eux, sa nomination comme une catastrophe. En s'abstenant de soutenir John Bolton, l'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell n'a rien fait pour lui faciliter la tâche.