Premier/e La première sonde lunaire de l'Europe, Smart-1, s'est écrasée dimanche sur la Lune, mettant fin «en feu d'artifice» à une mission technologique et scientifique totalement réussie, qui permettra de mieux comprendre notre satellite naturel et de préparer de futures missions planétaires • ec Elle a tout fait bien, comme prévu. La première sonde lunaire de l'Europe Smart-1, s'est écrasée dimanche sur la Lune, mettant fin «en feu d'artifice» une mission technologique et scientifique totalement réussie, qui permettr de mieux comprendre notre satellite naturel et de préparer de future missions planétaires Sur le même sujet La Lune, sous un nouveau jour La chute de Smart-1 a pu être suivie en direct par le télescope Canada-France de Hawaï et «a produit un flash plus intense que prévu» a précisé par téléphone de Darmstadt (Allemagne) le responsable scientifique du projet à l'Agence spatiale européenne (Esa), Bernard Foing. Smart-1 a percuté la Lune à 07H42 (05H42 UTC) et à la vitesse de 2km/s (7.200 km/h) dans le "Lac de l'Excellence", une plaine située dans la région méridionale visible de la Lune. Le flash d'impact vu par le télescope Canada-France-Hawaï. Photo CFHT Arrivant sur le sol avec «une incidence très rasante», le satellite «a pu rebondir sur la surface en créant éventuellement une sorte de feu d'artifice, plus lumineux que ce qui était attendu s'il avait plongé directement sous le sol lunaire», a noté Bernard Foing. Selon les prévisions de l'Esa, l'impact devait creuser «un petit cratère mesurant 3 à 10 m de diamètre» et d'une profondeur d'un mètre, et peut-être plusieurs si Smart-1 faisait des ricochets. La sonde, cube de 1 m de côté pesant quelque 350 kilos, avait été lancée le 28 septembre 2003 du centre spatial guyanais de Kourou à l'aide d'une fusée Ariane-5 et s'était inscrite sur une orbite elliptique polaire en novembre 2004. Pendant sa mission, Smart-1 a déjà permis de fournir des éléments permettant de faire avancer le débat sur l'origine de la Lune et son évolution. Ainsi, les scientifiques ont "détecté pour la première fois du calcium et du magnésium", ainsi que du silicium et de l'aluminium, "mesuré les différences de composition au niveau des pics centraux des cratères, des plaines volcaniques et des gigantesques bassins d'impact" et "cartographié l'ensemble de la surface lunaire, y compris celle de sa face cachée", a précisé l'Esa. Première réalisation issue du programme des Petites Missions pour la Recherche technologique avancée (Small Missions for Advanced Research in Technology - SMART), la sonde a également permis de tester avec succès des technologies et une miniaturisation des équipements pour d'autres missions spatiales européennes : vers Mercure, avec la sonde Bepi-Colombo en 2013 ou vers la Lune, à bord de la future mission indienne Chandrayaan. La sonde a également envoyé plus de 20.000 photos de la surface de notre satellite naturel à des résolutions jusqu'alors inédites pour cet astre, permettant de voir des détails de 40 m de côté grâce à la caméra AMIE. Simulation des derniers instants de Smart-1 L'Agence spatiale européenne a mis en ligne une animation permettant de «vivre» les derniers moment de la sonde jusqu'à son impact.