Attentat La piste terroriste confirmée pour le crash des Tupolev Les deux avions russes qui se sont écrasés quasi-simultanément mardi dernier ont bien été les cibles d'attentats, confirment les services secrets russes. Les enquêteurs s'intéressent particulièrement à deux passagères tchétchènes dont les corps n'ont pas été réclamés. La double catastrophe aérienne du 24 août en Russie, qui avait fait 90 morts, est bien un double attentat. C'est ce qu'ont confirmé lundi les services secrets russes (le FSB), lesquels avaient pourtant paru écarter cette hypothèse dans les premières heures de l'enquête. Les deux avions de ligne russes, un Tupolev 154 et un Tupolev 134, avaient disparu des écrans radar quasi simultanément mardi soir et s'étaient écrasés l'un près de Toula et l'autre près de Rostov-sur-le-Don, faisant 44 et 46 morts. Quarante-huit heures après le double crash, les spécialistes trouvaient à 5 km de la carlingue du Tupolev 154, un fragment permettant de reconstituer la cause de la destruction de ce premier appareil. Il montrait "des signes d'explosions visibles à l'oeil nu", selon le général Andreï Fetissov, chef de la division d'équipement technique et scientifique du FSB, cité lundi par Itar-Tass. Le responsable des services secrets russes a précisé qu'après 10 heures d'examen, les experts avaient pu établir avec certitude la présence d'hexogène dans la composition de l'explosif. Les séparatistes rejettent la responsabilité sur Moscou Concernant le Tupolev 134 qui s'était brisé en deux avant de tomber dans une prairie à 180 km au sud de Moscou, les agents des services secrets russes n'ont pu entrer que vendredi dans le fuselage de l'appareil et conclure à une présence d'explosifs, sans pour autant dire s'il s'agissait bien d'hexogène. L'état de l'enquête "ne permet pas encore de tirer une conclusion définitive sur le caractère de l'explosif", a précisé lundi le général Fetissov, même s'il ne fait plus de doute à présent que l'explosion était bien due à un attentat. La destruction des deux appareils avait été revendiquée vendredi par un groupe islamique peu connu s'intitulant les "Brigades Islambouli" qui a affirmé avoir agi pour soutenir les séparatistes tchétchènes. Le Parquet général, les services secrets et la police enquêtent depuis lundi sur deux femmes tchétchènes, chacune morte à bord d'un avion et que personne n'avait réclamées après l'annonce de la double catastrophe. Dans un communiqué diffusé dimanche depuis Londres et fustigeant les conditions dans lesquelles s'est déroulée l'élection présidentielle en Tchétchénie, l'émissaire séparatiste Akhmed Zakaïev a condamné ces attentats, dont il a admis toutefois un lien avec la Tchétchénie. Ces attentats, a-t-il indiqué sans autre précision, "sont malheureusement une conséquence des actions criminelles de la Russie en Tchétchénie" et la responsabilité en retombe "sur la direction russe".