Annonce La nouvelle année chinoise passe du Singe au Coq La communauté chinoise a célébré, mercredi 9 février, l'entrée dans l'année du Coq, succédant au Singe, dans un calendrier lunaire qui associe chaque année à l'un des douze animaux du zodiaque. Le Coq, symbole ambivalent, serait selon les astrologues annonciateur d'une période mitigée. L'année qui vient de s'achever, annoncée à l'origine comme faste, a pourtant été marquée par la grippe aviaire et le tsunami meurtrier. Le monde chinois a célébré, mercredi 9 février, l'entrée dans l'année du Coq, que certains astrologues prévoient agitée. Afin de chasser les mauvais esprits, les pétards et les feux d'artifice ont explosé en pleine nuit, y compris dans les grandes villes de Chine comme Pékin, où ils sont pourtant interdits pour des raisons de sécurité. Après un réveillon souvent passé devant la télévision, qui diffusait l'inévitable spectacle du Nouvel An, épicé par la présence de la star Jackie Chan, beaucoup d'habitants de Chine populaire ont bravé des températures glaciales en se rendant dans les temples où se déroulent les foires traditionnelles, avant de s'enfermer à nouveau pour ripailler pendant plusieurs jours. Les enfants les plus chanceux ont reçu le traditionnel "hong bao", enveloppe rouge, couleur du bonheur, renfermant de l'argent.Succédant au Singe, dans un calendrier lunaire qui associe chaque année à l'un des douze animaux du zodiaque, le Coq est considéré comme travailleur mais aussi vantard, signe interprété comme l'annonce d'une année faite de hauts et de bas. Les géomanciens les plus pessimistes ont égrené les années terribles du gallinacé : 1909, le Japon envahit la Corée ; 1933, Hitler arrive au pouvoir ; 1945, la seconde guerre mondiale s'achève par deux bombes atomiques sur le Japon.En Chine, le président Hu Jintao a appelé à l'unité de toutes les ethnies du pays. De l'autre côté du détroit de Taïwan, le gouvernement de l'île a souhaité un apaisement des relations avec le régime communiste.FÊTE ENDEUILLÉE PAR LE TSUNAMI ET LA GRIPPE AVIAIRELes astrologues oublient de dire qu'ils avaient prédit une année du Singe faste et prospère. Si la Chine a certes encore renforcé sa puissance sur la scène internationale, 2005 s'est achevée, en Asie du Sud-Est, par l'une des pires catastrophes naturelles de l'histoire de l'humanité. Le nombre de personnes mortes ou présumées mortes à la suite du raz de marée du 26 décembre dépassait mercredi les 296 000.La communauté chinoise d'Atjeh, en Indonésie, ou ce qu'il en reste après les ravages du tsunami, n'avait ni le cœur ni la tête à la fête. "Il n'y a plus personne", se désolait Ng Fon Kyong, rescapé de la ville de Banda Atjeh, qui a perdu des milliers d'habitants, dont au moins 700 Chinois.Il y a six semaines, réfugié sur le toit de sa maison, ce commerçant de 54 ans a assisté au désastre provoqué par les vagues géantes. "La majorité des survivants chinois se sont enfuis. Presque tout le monde a perdu sa maison. Nous n'avons rien, ni personne. Nous n'avons nulle part où fêter le Nouvel An", confiait ce rescapé.Au Vietnam, c'est un autre fléau qui a un peu terni les célébrations. L'entrée dans l'année du Coq a été marquée par la grippe aviaire, qui s'est abattue sur les élevages du pays pour la seconde année consécutive et contrarie une fête au cours de laquelle le poulet est un plat symboliquement important.Contrairement à l'an passé, tout transport de poulet n'a pas été interdit, mais les autorités ont tenté de rationaliser les abattages dans les grandes villes. La maladie a fait treize morts dans le pays depuis fin décembre et touché 35 des 64 provinces du pays. Mercredi, les Vietnamiens se sont retrouvés silencieusement en famille pour honorer les ancêtres. Comme à Pékin, les rues de Hanoï étaient vides, plus silencieuses qu'à aucun autre moment de l'année.
