Annonce La mutinerie dans une prison en Argentine a pris fin La mutinerie, qui a fait huit morts dans une prison de Cordoba, a pris fin vendredi 11 février au soir, 24 heures après le début de la révolte. Les autorités ont accepté d'annuler le régime de durcissement des visites qui avait provoqué la mutinerie. Aucune information n'a été donnée sur une amélioration des conditions de détention, dans cette prison qui compte plus de 2 000 détenus pour une capacité de 700. La mutinerie, qui a fait huit morts dans une prison de Cordoba, dans le centre de l'Argentine, a pris fin vendredi 11 février avec la reddition de tous les mutins après 24 heures de révolte, a annoncé le chef de la police provinciale, Jorge Rodriguez. "La prison est sous contrôle, personne ne résiste jusqu'à maintenant, 100 % des détenus se sont rendus", a déclaré à la presse M. Rodriguez, ajoutant que "tous les otages avaient été libérés". Ce dernier a indiqué que les forces de l'ordre devaient désormais réaliser une "révision minutieuse" de l'établissement pour s'assurer notamment qu'il n'y a pas de blessés, voire des morts. Les autorités ont accepté d'annuler un durcissement récent dans le régime des visites, ce qui avait provoqué la mutinerie, a-t-il précisé. Les négociations avaient commencé dans la nuit de jeudi à vendredi, la situation s'étant un peu calmé après des heures d'échanges de tirs d'armes et de pierres avec les forces de l'ordre. Les mutins avaient également relâché 13 des 75 personnes sous leur contrôle - cinq gardiens, cinq femmes et trois mineurs. Parmi les otages figuraient 25 fonctionnaires et 50 proches de détenus, dont des enfants, car la révolte pour de meilleures conditions de détention s'était déclenchée vers 16 heures, pendant les heures de visite. Au total, cinq détenus, deux gardiens et un policier ont trouvé la mort. Vendredi, près d'un millier d'agents pénitentiaires, policiers et gendarmes avaient été déployés autour de l'établissement situé dans un quartier populaire de la capitale provinciale, alors que les discussions se poursuivaient. TOUTE MESURE D'AMNISTIE REJETÉE Le gouverneur de Cordoba, José de la Sota, avait rejeté toute mesure d'amnistie, affirmant "ne pas vouloir accorder la liberté à des condamnés qui reprendraient leurs activités criminelles et de délinquance". "Face aux exigences d'un groupe de délinquants et de criminels condamnés à la prison à perpétuité, qui pour cesser leur mouvement illégal prétendent obtenir des décrets d'amnistie ou de réduction de peines, le gouvernement de Cordoba certifie qu'il ne prendra aucune de ces mesures", avait-il affirmé dans un communiqué. Au plus fort de la révolte, des proches des prisonniers s'étaient rassemblés à proximité, certains les encourageant à tuer leurs otages, alors que d'autres les imploraient désespérément de ne pas le faire. Un des otages avait été blessé de plusieurs balles de caoutchouc qui l'ont laissé couvert de sang. Devant les caméras, il a aussi été torturé à coup de dague. Depuis les toits, les prisonniers lançaient des pierres aux forces de l'ordre. Ils ont même menacé d'égorger le directeur de la prison, Emilio Corso, l'un des 25 membres du personnel pénitentiaire pris en otage. Vers 19 h 30, un groupe d'au moins seize détenus armés a tenté de s'enfuir à bord d'un camion, obligeant un gardien à conduire, ce qui a conduit à une fusillade avec la police. Le véhicule a fini sa course contre un arbre dans une des rues environnantes et deux détenus et un policier ont été tués, a indiqué le chef de la police, ajoutant que 14 détenus avaient été capturés. L'établissement de Cordoba, situé dans le quartier populaire San Martin de la capitale provinciale, compte quelque 2 000 détenus pour une capacité de 700 personnes, dont nombre purgent des peines de longue durée et sont considérés comme très dangereux.