Procès La mort requise contre Saddam Hussein L'ex-dictateur comparaît pour le massacre de 148 villageois chiites à Doujaïl en 1982. C'est avec un imperceptible sourire que Saddam Hussein a accueilli le réquisitoire du procureur général du Haut Tribunal pénal irakien, réclamant hier sa condamnation à mort. «L'accusation demande que la cour inflige la peine la plus lourde à ces prévenus qui ont répandu le malheur sur terre et dont l'oppression n'a pas même épargné les arbres», a lancé le procureur en chef, Jaafar al-Moussaoui. «Bien joué», a seulement marmonné, sarcastique, le président déchu. Cela fait maintenant huit mois que Saddam, son demi-frère Barzan al-Tikriti et l'ancien vice-président irakien, Taha Yassine Ramadan, sont jugés, avec cinq coaccusés, pour le massacre de 148 villageois chiites de Doujaïl, ordonné après une attaque manquée contre le convoi présidentiel, en 1982. Le tribunal a fixé au 10 juillet la reprise du procès, date des ultimes plaidoiries de la défense. Il reviendra ensuite à un panel de cinq juges de se prononcer sur la culpabilité des accusés et de fixer leur peine. S'il va dans le sens du réquisitoire, le verdict, attendu mi-septembre, ne sera pas synonyme de pendaison pour Saddam Hussein, qui dispose de plusieurs recours et pourrait comparaître pour une douzaine d'autres affaires. La peine de mort a également été requise hier contre son demi-frère, qui dirigeait les services secrets, et contre l'ex-n° 2 du dictateur. Le procureur a laissé à l'appréciation des juges la peine à infliger à l'ancien président du Tribunal révolutionnaire, Awad al-Bandar, qui avait prononcé les peines de mort contre les villageois de Doujaïl. Quatre responsables locaux du parti Baas, simples exécutants de la répression, sont, eux, promis à des peines modérées, voire à la relaxe. L'armée américaine a annoncé hier avoir inculpé trois de ses soldats pour le meurtre, le 9 mai, de trois prisonniers irakiens. De son côté, un groupe jihadiste a affirmé détenir en otage quatre diplomates russes enlevés le 3 juin et deux GI, disparus vendredi.