Mort de la mort de John Garang
Mort La mort de John Garang pourrait freiner le processus de paix au Soudanle président soudanais, Omar Al-Bachir, a annoncé officiellement, lundi 1er août, la mort de John Garang, premier vice-président, dans un accident d'hélicoptère à son retour d'une visite de deux jours en Ouganda."La présidence de la République a continué à suivre les informations sur la disparition de l'appareil du premier vice-président, John Garang, et il a été totalement confirmé qu'il s'est écrasé après avoir percuté la chaîne de montagnes des Amatonj dans le sud du Soudan, en raison de problèmes de visibilité", affirme le président Al-Bachir dans un communiqué. "Il en a résulté la mort de John Garang et de six personnes qui l'accompagnaient, ainsi que les sept membres de l'équipage de l'appareil présidentiel ougandais", ajoute le communiqué. "La cause [de l'accident] est le mauvais temps", a ajouté un responsable ougandais sous le couvert de l'anonymat. "C'était un hélicoptère présidentiel [ougandais] et il y avait assez d'essence, la cause [du crash] est simplement le mauvais temps", a-t-il répété. On ne compte aucun survivant parmi les personnes à bord de l'hélicoptère. "Toutes sont mortes quelque part à la frontière entre l'Ouganda [et le Kenya], mais nous n'avons pas encore établi la localisation", a déclaré ce responsable, précisant que l'hélicoptère avait une capacité de neuf personnes. "Nous avions quatorze personnes à bord, six Soudanais et huit Ougandais", a déclaré le ministre des affaires étrangères ougandais, Sam Kutesa.Selon un communiqué de la présidence ougandaise, publié quelques heures avant l'annonce du crash de l'hélicoptère – alors que le sort de M. Garang était encore confus –, le vice-président "a quitté Rwakitura (ouest de l'Ouganda) en hélicoptère présidentiel MI-72 pour sa base de New Site, dans le sud du Soudan, juste au nord du parc national de Kidepo (Ouganda)"."[L'appareil] a tenté de se poser dans le sud du Soudan à un endroit appelé New Cush, mais n'a pas réussi (...) à cause du mauvais temps et a continué en direction du sud-ouest. Il se dirigeait vers Pirre, près de la frontière kényane", quand le contact avec l'appareil a été perdu, précise le communiqué. "LE PROCESSUS DE PAIX POURSUIVRA SON CHEMIN VERS SON BUT"M. Garang était entré en fonctions comme premier vice-président du Soudan le 9 juillet 2005, en vertu de l'accord de paix signé le 9 janvier à Nairobi, qui a mis fin à vingt et un ans de guerre civile entre l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) et les autorités de Khartoum. Ce conflit a fait au moins 1,5 million de morts et plus de 4 millions de réfugiés. Cet accord de paix prévoit notamment le partage du pouvoir et des richesses, ainsi qu'une période de transition de six ans au cours de laquelle le sud du pays, riche en pétrole, bénéficiera d'un statut d'autonomie. Au terme de cette transition, les populations du Sud doivent s'exprimer par référendum pour savoir si elles veulent rester dans un Soudan uni ou obtenir leur indépendance.Farouchement opposé à la charia (loi islamique) et souhaitant la formation d'un Etat laïque, démocratique et multiethnique, le colonel Garang, âgé de 60 ans, était devenu chef militaire des forces de l'Alliance nationale démocratique (AND, rassemblement de l'opposition nordiste et sudiste) en 1996. Le président soudanais, Omar Al-Bachir, a affirmé que la mort de son premier vice-président, John Garang, renforçait sa détermination à poursuivre le processus de paix avec les ex-rebelles sudistes. "Nous affirmons que le processus de paix poursuivra son chemin vers son but", a déclaré M. Al-Bachir."Sa disparition ne fera que renforcer notre détermination à poursuivre le processus [que John Garang] avait engagé avec ses camarades du Mouvement populaire de libération du Soudan", ajoute M. Al-Bachir. "En annonçant cette nouvelle regrettable, le président de la République présente ses condoléances à tout le peuple soudanais et au monde pour la mort d'un homme qui a cru en la paix et a œuvré sincèrement, avec force et détermination, pour la paix. Notre perte est immense, mais notre consolation est que la cause de la paix est devenue propre à l'ensemble du peuple soudanais", a-t-il poursuivi.Le Mouvement populaire de libération du Soudan de John Garang s'est également engagé, dans une déclaration à Nairobi, à "appliquer l'accord de paix" signé en janvier avec le gouvernement de Khartoum.