Nomination La maire d'Athènes, Dora Bakoyannis, nommée ministre des affaires étrangèresLe premier ministre conservateur grec, Costas Caramanlis, a remanié son gouvernement, mardi 14 février, en appelant à la tête de la diplomatie grecque la maire d'Athènes, Dora Bakoyannis, pour donner un nouveau souffle à son équipe après deux ans de pouvoir. Il a également nommé, à la défense, Evangélos Meïmarakis, 52 ans, le secrétaire général du parti au pouvoir Nouvelle Démocratie (ND), un homme efficace qui jouit d'un grand crédit au sein de la majorité conservatrice. M. Caramanlis a en revanche conservé son équipe économique dirigée par Georges Alogoskoufis, engagée dans de durs efforts pour rétablir les comptes publics.Dans une brève allocution télévisée, le chef du gouvernement a insisté sur "l'importance cruciale" des réformes et sur le "grand défi" du rétablissement économique. " Le nouveau gouvernement a un objectif : faire avancer avec encore plus de détermination et encore plus rapidement les réformes dont le pays a besoin, dans les domaines de l'Etat, de l'économie, de l'éducation, de la santé", a souligné M. Caramanlis. Agée de 51 ans, Dora Bakoyannis, est la première Grecque à être ministre des affaires étrangères, après avoir été la première femme à avoir été élue maire d'Athènes en 2002. "Dora", comme l'appellent les Grecs, a dirigé la mairie d'une main de maître, sachant gérer et animer avec succès la capitale pendant les Jeux olympiques d'août 2004. Forte d'une grande popularité, elle n'a jamais caché ses ambitions nationales et son intérêt pour les affaires étrangères. Elle a passé son adolescence à Paris puis en Allemagne, en exil avec son père pendant la dictature des colonels (1967-1974).ASCENSION RAPIDEFille de l'ancien premier ministre, Costas Mitsotakis, elle est entrée en politique après la mort de son mari et député Pavlos Bakoyannis, assassiné par le groupe terroriste grec "17 novembre", en novembre 1989. Elle se fera élire à trois reprises dans la circonscription de son mari, dans le centre du pays. Son ascension sera rapide et elle deviendra numéro deux du parti, aidé par les réseaux de son père, qui la nommera ministre de la culture dans les années 1990. A la stature imposante, auréolée d'une image de "moderniste" et d'"Européenne fanatique", Dora Bakoyannis devrait donner une impulsion à l'action gouvernementale dans les deux dossiers clés de la politique nationale : les relations avec la Turquie et l'affaire chypriote.L'opposition a en effet accusé son prédécesseur Pétros Molyviatis, un vétéran de la diplomatie grecque âgé de 77 ans, ancien conseiller diplomatique de Constantin Caramanlis, l'oncle de l'actuel premier ministre, d'avoir plongé son ministère dans la léthargie, gelant notamment les relations gréco-turques.
