Annonce La lingerie porno chic s'exhibe au PrintempsElles s'appellent Nikita, Sissie, Cookie et s'exhibent depuis peu, enchaînées, dans cinq vitrines du Printemps Haussmann à Paris. L'une repose, prisonnière d'une cage aux côtés d'un fauve, couvée du coin de l'oeil par une beauté portant cravache. L'autre gît, inanimée, dans un étrange coffre de bois évoquant un cercueil. Et toutes s'offrent, mannequins de plastique vêtus de porte-jarretelles, de guêpières et de hauts talons, au regard de passants souvent affriolés – et parfois exaspérés.«J'ai entendu parler de ces vitrines par des amis et je dois dire que le spectacle est pire, encore, que je ne l'imaginais», fulmine ainsi Marie-Françoise, 68 ans, qui a traversé Paris spécialement pour découvrir ces saynètes. Cadre dans une société voisine du Printemps, Sylvain, 38 ans, fronce les sourcils : «Personnellement, cette mise en scène ne me gêne pas mais je n'aimerais pas que mes enfants passent devant.» Non loin de lui, des touristes s'attroupent, visiblement émoustillés, et finissent par sortir leurs appareils photo.Inaugurées la semaine dernière pour promouvoir une marque britannique de lingerie «porno chic», ces vitrines suscitent déjà un certain émoi. Ce qui ne semble pas déplaire à Bérangère Gulmann, responsable du département lingerie au Printemps : «Nous avons choisi de mettre en avant cette ligne très glamour et coquine, qui répond à l'intérêt croissant de notre clientèle pour ce type de produits.» Au risque de heurter les sensibilités féministes par le maniement d'images ambiguës ? Au Printemps, on balaie par avance la critique : «La créatrice de ces scènes, conçues autour du thème de la magie, est une femme qui crée des produits destinés aux femmes.» Photo Sébastien Soriano/Le Figaro
