Liberation La justice allemande relâche un membre de la cellule de Hambourg Le Marocain Mounir Al-Motassadeq, condamné en août 2005 en Allemagne à sept ans de prison pour son implication dans les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, va être remis en liberté, a annoncé mardi 7 février une porte-parole du ministère régional de la justice de Hambourg. Cette décision, prise par la cour d'appel de Hambourg, s'appuie sur un arrêt rendu par la Cour constitutionnelle allemande, que le Marocain avait saisie pour obtenir sa libération en arguant de son bon comportement en prison. Ancien des camps d'entraînement à la guerre sainte en Afghanistan, étudiant en électronique, Mounir Al-Motassadeq avait fait la connaissance à Hambourg de l'Egyptien Mohammed Atta, le chef des commandos-suicides, et de deux autres hommes qui auraient été aux commandes des avions détournés le 11 septembre 2001. C'est pour avoir aidé ces trois hommes à financer leur séjour aux Etats-Unis – tout en sachant que "quelque chose de gros allait se passer aux Etats-Unis avec des avions" – que la justice allemande avait condamné Al-Motassadeq à sept ans de prison en août 2005. Sans pour autant en faire le "complice" des terroristes du 11-septembre. "UNE CONVICTION RAISONNABLE" Dans un précédent procès, en février 2003, l'étudiant avait pourtant été condamné pour complicité en raison de témoignages le présentant comme un disciple assidu du petit groupe résidant à Hambourg. Un élément que l'accusé n'a d'ailleurs jamais nié, démentant cependant avoir été au courant des projets précis de ses compagnons. A défaut de preuves formelles, le tribunal s'était appuyé sur les témoignages de proches qui s'étaient inquiétés de l'évolution radicale de la "cellule" et s'en étaient éloignés. "Ce dossier est une mosaïque, avait même reconnu à l'audience un des avocats généraux. Chaque élément pris isolément peut apparaître comme anodin ; mais, rassemblés, ils ne laissent aucun doute sur la culpabilité de l'accusé." "Tous ces faits constituent des éléments qui forment notre conviction, avaient aussi estimé les juges, non pas comme une démonstration mathématique, mais comme une conviction raisonnable, au-delà de tout doute." En mars 2004, la cour fédérale de justice de Karlsruhe avait cassé ce jugement en estimant que le prévenu n'avait pas bénéficié d'une défense entièrement équitable. Dans l'intervalle entre les deux procès, Mounir Al-Motassadeq avait été remis en liberté. Il était de nouveau incarcéré depuis le 19 août.