Statistique La hausse du chômage en août contredit l'optimisme affiché par le gouvernement L'ANPE a enregistré 12  000 demandeurs d'emploi de plus. Cette augmentation de 0,5  % touche plus fortement les hommes et les plus de 50 ans. Seuls six chômeurs sur dix sont indemnisés. Le chômage est reparti à la hausse en août, selon les statistiques mensuelles publiées, jeudi 30 septembre, par le ministère de l'emploi. Cette augmentation de 0,5 %, soit 12 000 chômeurs supplémentaires, annule quasiment les effets positifs de la baisse de juillet et contredit l'optimisme affiché ces derniers mois par Jean-Pierre Raffarin et surtout Jean-Louis Borloo. Lors de la journée parlementaire de l'UMP, organisée mardi 28 septembre à Argenteuil (Val-d'Oise), le premier ministre a pris l'engagement que "d'ici à la fin de l'année 2005, le chômage ait baissé en France". Le ministre de l'emploi et de la cohésion sociale n'avait pas eu cette prudence : "La baisse du chômage est une tendance lourde et réelle", déclarait-il le 22 septembre dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France. Huit jours plus tard, le taux de chômage, mesuré selon les critères du Bureau international du travail (BIT), passait de 9,8 % à 9,9 %. Le nombre des demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1, qui sert de baromètre officiel, a atteint 2 453 100 personnes à la fin août, selon les données corrigées des variations saisonnières (CVS). Si l'on ajoute à ces personnes en quête d'un contrat à durée indéterminée et à temps plein celles qui ont recherché un emploi stable tout en exerçant une activité réduite (plus de 78 heures dans le mois), la France compte 2 912 100 demandeurs d'emploi de catégories 1 et 6. Soit une hausse de 3,9 % en un an. L'augmentation du mois dernier a été plus forte chez les hommes (+ 0,6 %) que chez les femmes (+ 0,4 %) ou chez les moins de 25 ans (+ 0,4 %). Elle est aussi très marquée chez les personnes de 50 ans et plus : le chômage s'est accru de 0,9 % dans cette tranche d'âge, signe que la protection de l'emploi des quinquagénaires et des sexagénaires laisse à désirer. Plus de 760 000 personnes sont inscrites à l'ANPE comme demandeurs d'emploi depuis un an et plus. Dans ce noyau dur des chômeurs de longue durée, 168 400 le sont depuis plus de deux ans et moins de trois ans. C'est cette catégorie de chômeurs qui a le plus augmenté ces douze derniers mois (+ 7,7 %), et une grande partie d'entre eux a plus de 50 ans. L'ancienneté moyenne au chômage atteint 249 jours en CVS : 147 jours chez les jeunes, 250 chez les 25-49 ans et 394 chez les 50 ans ou plus. Les principaux indicateurs du marché du travail se sont dégradés. Le nombre d'entrées en chômage a augmenté de 4,8 % par rapport à juillet et atteint 389 800. Les premières inscriptions à l'ANPE font un bond de 12,9 % - cela peut s'expliquer par la réintégration des "recalculés" dans les fichiers -, les entrées consécutives à une fin de contrat à durée déterminée ou à une fin de mission d'intérim s'accroissent respectivement de 9,6 % et de 9,4 %. Les inscriptions à l'ANPE à la suite d'un licenciement économique sont, elles aussi, en hausse. Quant aux sorties du chômage, au nombre de 357 200, elles augmentent de 2,7 %, notamment grâce aux entrées en stage. Six chômeurs sur dix seulement sont indemnisés : 51,8 % le sont par l'Unedic, qui verse une allocation à 2 200 700 personnes ; 10,4 % par le régime de solidarité financé par l'Etat, qui distribue l'allocation spécifique de solidarité à 425 200 personnes, auxquels M. Borloo veut proposer ses contrats d'avenir dès le mois de décembre. Tous les autres chômeurs sont sans filet.