Grève La grève nationale à la SNCF devrait fortement perturber le trafic dès lundi soirLa SNCF va vivre, à partir de lundi 20 heures et pour une période indéterminée, sa sixième grève nationale de l'année à l'appel de quatre fédérations de cheminots (CGT, SUD Rail, FO et Fgaac), qui risque de se traduire par de fortes perturbations, selon la direction.Dès mardi, la SNCF a prévu en moyenne un train sur 3 sur l'ensemble du réseau national, mais des TER (trains express régionaux) en plus grand nombre (entre un tiers et la moitié en circulation) et le trafic Eurostar et Thalys normal.Sur le thème du refus d'une "privatisation rampante" de l'entreprise publique, le conflit a été lancé par un préavis de grève "illimité et reconductible par 24 heures" de trois fédérations (CGT, SUD Rail, FO). Ils ont exprimé 15 revendications où figurent le triptyque "emploi-salaires-service public", comme lors des précédentes grèves. Dans un préavis séparé, la Fgaac (agents de conduite autonomes) a avancé des revendications spécifiques, en particulier l'abandon du projet de la direction de faire passer de 4 heures à 6 heures le temps de travail de nuit des conducteurs.Décidés à montrer leur détermination, les cheminots étaient représentés en force, samedi, à la manifestation parisienne de défense des services publics qui a réuni 9 800personnes selon la police, 30 000 selon les organisateurs.Le ministre des transports Dominique Perben a indiqué, dans un entretien au Journal du Dimanche, être "prêt" à donner aux syndicats "une confirmation écrite" de sa volonté de "ne pas privatiser la SNCF" "et de ne supprimer aucune liaison Corail". Une réponse aux syndicats qui, selon Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-cheminots, devaient envoyer ce week-end un courrier "unitaire" au ministre demandant "l'engagement écrit du gouvernement sur le maintien de la SNCF comme grande entreprise publique de service public". "Comment peut-on penser que la SNCF échappe à la privatisation après celles partielles ou complètes de France Telecom, d'Air France, d'EDF, de GDF de la SNCM et de la RTM ?", s'est interrogé M. Le Reste.Les contacts se sont poursuivis durant le week-end entre la direction et les syndicats, selon le directeur général de la SNCF, Guillaume Pépy, mais aucune nouvelle négociation n'était prévue dimanche en fin d'après-midi. "La porte reste ouverte", a-t-il toutefois annoncé lors d'un point de presse dimanche.Jusqu'ici, pas moins de quinze heures de discussions, cinq réunions et des appels répétés à la poursuite du dialogue, du gouvernement comme du président de la SNCF Louis Gallois, n'ont pu éviter un conflit qui peut faire perdre "près de 20 millions d'euros" à l'entreprise publique, selon M. Perben. "Cette grève, si elle devait durer, pourrait porter un coup lourd au fret, dont l'hémorragie financière est jugulée mais la situation encore fragile", a dit M. Gallois, rappelant que le fret ne recevrait sa troisième tranche d'aide publique (500 millions d'euros) que si ses résultats 2005 correspondaient aux objectifs du plan de redressement approuvé par Bruxelles. Lors des conflits de janvier, mars, juin et octobre, les grèves avaient mobilisé de 26 % à 37 % de cheminots, selon la direction.
