Grève La grève à la SNCF, temps fort de la semaine sociale Cette journée d'action marque l'opposition des syndicats aux réformes du gouvernement qui visent notamment à réduire les effectifs à la SNCF dans un souci de rentabilité. Jean-François Copé, le porte-parole du gouvernement, a lancé mardi à l'intention des grévistes "un appel à la responsabilité", défendant des réformes qui ont "un seul objectif, moderniser notre pays". Fortes perturbations prévues à la SNCF. La grève des cheminots contre le budget "d'austérité" à la SNCF, a démarré mardi à 20 h à l'appel de sept syndicats, annonçant de fortes perturbations dans le trafic, mercredi. Le préavis de grève, déposé par sept syndicats sur huit (CGT, CFDT, FO, CFTC, UNSA, SUD-Rail et Fgaac), court jusqu'à jeudi matin 8 h. Sud Rail, deuxième syndicat, a appelé à une grève reconductible, mais le gros des perturbations devrait culminer dans la journée de mercredi. Le secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, estime qu'un taux de gréviste supérieur à "30 %" constituerait un avertissement "très sérieux pour la direction de la SNCF et le gouvernement". Un TGV sur trois, un corail sur quatre, perturbations variables sur les TER (pas de train en Midi-Pyrénées), trafic Eurostar normal et Thalys légèrement perturbé : la SNCF a indiqué que le trafic était "strictement conforme aux prévisions", qu'elle avait communiquées à la clientèle ces derniers jours. Ainsi, à 7 h 15, les 30 TGV prévus avaient été mis en circulation, selon un porte-parole qui a constaté par ailleurs un léger mieux à Saint-Lazare et dans le trafic Transilien (Ile-de-France). La SNCF a fait paraître, mardi, des annonces dans toute la presse quotidienne rappelant l'ensemble des canaux d'information mis à la disposition du public, et fourni dans certains journaux la liste complète des trains de grandes lignes, des TGV et Transilien. Les syndicats dénoncent le projet de budget 2005 de la SNCF, qui doit être adopté ce mercredi par le Conseil d'administration, et qui prévoit 3 590 suppressions d'emplois sur quelque 168 300 postes, sans licenciement. Depuis septembre 2002, ce sont près de 12 000 emplois qui auront été supprimés, soulignent les syndicats. Ces coupes dans les effectifs entraînent selon eux une dégradation des conditions de travail et menacent la qualité de service rendue aux usagers. Les syndicats de cheminots ont averti que si ni les pouvoirs publics ni le gouvernement n'apportaient de réponses sur le budget, ils se réuniraient à nouveau pour "envisager des suites" à la grève. La grève des cheminots est le point culminant, en terme de perturbations, d'une semaine revendicative, qui a démarré mardi avec la grève des postiers et s'achèvera jeudi avec la grève des fonctionnaires et des enseignants. Electriciens, magistrats et professionnels de santé mobilisés. La journée de mercredi sera marquée par ailleurs par un mots d'ordre de grève chez les électriciens et gaziers, appelés à un arrêt de travail de 24 heures par la CGT et de 4 heures par FO. Ces syndicats entendent dénoncer un projet industriel où ils voient une menace pour des milliers d'emplois. Par ailleurs dans la santé, le collectif Chirurgie hôpital France appelle à la grève pour de meilleures rémunérations et une réorganisation des blocs. Dans la justice, enfin, le Syndicat de la magistrature (SM) a lancé un mot d'ordre de grève pour protester contre la proposition de loi anti-récidive et les juges de proximité. Rendez-vous est pris, "robe sur le bras", à 12 heures près de l'Assemblée nationale. Mobilisation inégale à La Poste mardi. Cette semaine sociale remuante a été inaugurée mardi par les postiers dont la mobilisation a été inégale, suivant les services et régions. CGT, SUD, FO et CFTC dénonçaient la fragilisation du réseau des bureaux de Poste, les menaces sur l'emploi et la libéralisation des activités, à l'occasion du début de l'examen par les députés d'un projet de loi autorisant notamment la création d'une banque postale. Selon la direction de La Poste, 15,4 % des postiers ont fait grève, tandis que la CGT-PTT faisait état de "25 à 30 % de grévistes", et SUD-PTT, d'"au moins 20%". Des rassemblements se sont tenus dans plusieurs villes, notamment à Paris (entre 450 et 700 personnes). Emmenés par Olivier Besancenot, postier et figure de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), 80 agents ont manifesté devant le domicile du président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Le cap du gouvernement. Jean-François Copé, le porte-parole du gouvernement, a lancé à l'intention des grévistes "un appel à la responsabilité", défendant des réformes qui ont "un seul objectif, moderniser notre pays" et assurer "une qualité de service public", alors que le PS apportait, lui, "son soutien" aux grévistes. Ernest-Antoine Seillière, présidant sa dernière assemblée générale du Medef, a lui invité le gouvernement à ne pas céder aux manifestions, critiquant "les travers, les déficits, les retards, les immobilismes, les blocages". "Où est le service minimum promis par le chef de l'Etat en juillet dernier ?" s'est-il interrogé.