Annonce La gauche noircit le "nettoyage" de SarkozyMardi, le ministre de l'Intérieur s'est expliqué sur son action pour "faire disparaître les voyous" de la cité de la Courneuve où un jeune de 11 ans a été tué ce week-end. Il répondait aux critiques de l'opposition et d'associations qui dénoncent ses propos et son bilan place Beauvau. En politique, les mots précèdent l'action et le choix des mots définit le style de chacun. Pour Charles Pasqua, il s'agissait à l'époque de «terroriser les terroristes ». Pour Nicolas Sarkozy, il s'agit aujourd'hui de «nettoyer » les zones de non droit et en l'occurrence la cité des 4000 de la Courneuve, après le drame de ce week-end. Ce propos musclé n'a pas manqué de faire réagir immédiatement la gauche. "C'est ça ce gouvernement, les mots, les formules, les incantations", a affirmé mardi matin François Hollande. Plus sévère, le maire communiste de Saint-Denis Patrick Braouzec a estimé que le terme de "nettoyage" était "choquant" : « ce mot a des relents un peu curieux parce qu'on parle de nettoyage dans des périodes de guerre. C'est cet aspect stigmatisant et globalisant qui me choque dans les propos du ministre de l'Intérieur", a-t-il dit sur Europe1. Le MRAP a également dénoncé des "propos inacceptables »."Le terme nettoyer s'applique parfaitement à ceux qui tuent"En milieu de journée, Nicolas Sarkozy a délivré à ces détracteurs une petite explication de texte. "Le terme nettoyer s'applique parfaitement à ceux qui sont capables de tuer un petit garçon de 11 ans", a-t-il affirmé. "Il a été parfaitement compris par ceux qui vivent un enfer" à la cité des 4.000 de la Courneuve. "Quand je vois des bandes qui trafiquent de la drogue dans les cours d'immeuble, je dis qu'il faut nettoyer. Quand je vois des voyous avec des fusils à pompe, je dis qu'il faut nettoyer", a insisté le ministre de l'Intérieur. « Quant à ceux qui sont choqués par le terme nettoyer, je préfèrerais qu'ils soient choqués par l'assassinat d'un petit de 11 ans", a-t-il répété. Il avait au préalable souligné, face à des jeunes commissaires de police, que "chaque Français devait être protégé du plus fort". "Cet objectif n'est pas à géométrie variable, leur a-t-il dit. Aucune partie de notre territoire ne doit être livrée à elle-même, abandonnée, soumise aux pressions de l'impunité".Délaissant la polémique lexicale, le président du groupe PS à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault a préféré ironisé lui sur l'action de Nicolas Sarkozy et son bilan. "Le gouvernement est en place depuis 2002. Sarkozy a quitté l'espace d'un instant le ministère de l'Intérieur, il y est revenu, il semble découvrir les problèmes", a-t-il affirmé. "Les problèmes de sécurité existent, les problèmes de la lutte contre les trafics, contre l'économie parallèle ne sont pas d'aujourd'hui. Qu'est-ce qu'on attend pour réagir ? Pourquoi n'a-t-on rien fait ? Il veut agir aujourd'hui parce qu'on n'a rien fait pendant trois ans", a-t-il conclu. "Ce n'est pas une méthode de cow-boy (...) Nicolas Sarkozy s'est rendu sur place, ça montre qu'il est réactif, qu'il est attentif, et ça montre que dans les cités aujourd'hui c'est plus chaud qu'ailleurs", lui a répliqué le député UMP Eric Raoult dans les couloirs de l'Assemblée.
