Élection La galerie des Glaces rénovéeDans le château de Versailles, les échafaudages cachent toujours la moitié de la galerie des Glaces. En revanche, ils viennent de glisser du sud au nord, libérant la partie qui vient d'être restaurée. Dès mardi 19 décembre, le public pourra admirer la métamorphose de cette galerie longue de 73 mètres, large de 10 et haute de 12, chef-d'œuvre de l'architecte Jules Hardouin-Mansart et du peintre Charles Le Brun. Il avait fallu huit ans pour la construire (1678-1686). Il faudra trois ans pour la restaurer.Débutés en 2004, les travaux ont permis de redonner toute sa splendeur à ce décor cent fois copié dans toute l'Europe. Les ors ont retrouvé leur brillant, les marbres leur poli, les glaces leur transparence un peu trouble, et les peintures, éteintes par la crasse, leurs vifs coloris. Les lucarnes qui diffusaient de la lumière naturelle juste sous les plafonds, condamnées depuis le début du XIXe siècle, ont été débouchées. Les 700 m2 de plancher de chêne sont intégralement remplacés.Ce n'est pas la première fois : "Il faut le changer tous les cinquante ans, indique Frédéric Didier, l'architecte en chef des Monuments historiques qui suit l'opération. Trois millions de personnes arpentent la galerie des Glaces chaque année." On a profité des travaux pour faire passer sous les lattes de bois l'ensemble des fluides (électricité, climatisation).Le dernier grand toilettage de la galerie datait de 1950. Il avait été entrepris grâce à des fonds américains. Cette fois-ci, c'est le groupe Vinci (construction, concession et services) qui règle l'addition de 12 millions d'euros. Sur les treize entreprises qui travaillent dans la galerie des Glaces, six sont des filiales de Vinci (échafaudage, électricité, maçonnerie...). Les autres, rémunérées par la multinationale, sont intervenues après un appel d'offres, notamment celles qui se sont attelées à la restauration de l'immense décor de la voûte (1 000 m2), peintures et stucs mêlés : une équipe d'une soixantaine de personnes fédérées par Cinzia Pasquali. Ce sont les mêmes professionnels qui avaient réalisé la restauration de la galerie d'Apollon au Louvre, des décors imaginés, là encore, par Charles Le Brun (1619-1690), dont on retrouve, à l'occasion de ces grands nettoyages, les qualités de coloriste.Le chantier, régulièrement suivi par un conseil scientifique international, devrait être clos au printemps 2007. Mais les travaux prévus à Versailles sont programmés jusqu'à 2015 ou 2020. Et les mécènes seront toujours les bienvenus.
