Annonce La "Fresque des enfants juifs" saccagée Une fresque peinte en 1942 par des petits juifs prisonniers dans le camp de concentration de Rivesaltes a été attaquée au burin. Dominique de Villepin demande que tous les moyens soient engagés pour découvrir les auteurs de cet acte "inadmissible". Saccage d'un dessin d'enfants juifs au camp de Rivesaltes (12/06/2004)La gendarmerie des Pyrénées-Orientales a commencé dimanche une difficile enquête sur la profanation d'une peinture murale laissée en 1942 par des enfants juifs détenus dans le camp de transit de Rivesaltes. La fresque qui se trouve sur un site abandonné de l'armée près de Perpignan a été presque entièrement saccagée à coups de burin. C'est un historien de passage qui a constaté vendredi l'acte de vandalisme et alerté le quotidien L'Indépendant. Selon le journal, l'acte n'a pas été signé.L'acte semble avoir été prémédité, puisque le ou les vandales ont contourné des grilles de protection de la peinture murale en creusant un orifice à l'arrière du mur qui accueille les peintures. Durant la Seconde Guerre mondiale, le camp de Rivesaltes a accueilli 4500 juifs et tziganes, dont 2313 seront exterminés à Auschwitz. La baraque numéro 12 de l'îlot K avait été affectée par l'administration à un organisme humanitaire, le Secours suisse. Elle servait de foyer, d'infirmerie et de réfectoire. C'est une infirmière suisse, Friedel Reiter, qui avait fait peindre aux enfants internés cette fresque, représentant un bucolique paysage suisse, sur l'un des murs de l'infirmerie."Une lâcheté intolérable"Le mouvement de la jeunesse juive Hachomer Hatzair a dénoncé samedi ce "saccage" dans un communiqué. "Cet acte de vandalisme est une insulte à la mémoire nationale et le reflet de nombreux Français qui refusent d'accepter la responsabilité de ce pays dans la déportation des juifs durant la Seconde Guerre mondiale", a affirmé l'association. "S'attaquer au souvenir et à l'enfance est d'une lâcheté intolérable".Le ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin a fait part samedi soir de sa consternation et de son indignation. Il a demandé au préfet que tous les moyens soient engagés pour découvrir les auteurs de cet acte "inadmissible" afin qu'ils soient traduits "dans les plus brefs délais" devant la justice. Dans un autre communiqué, la ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, a "déploré ces actes de vandalisme".Un hommage aux enfants du camp a eu lieu samedi en début d'après-midi en présence du maire de Rivesaltes, du préfet des Pyrénées-Orientales et des élus locaux, ainsi que des représentants de la communauté juive.
