Nouveau/elle La France met en place l'étiquette Energie, pour encourager les voitures propres Le gouvernement français espère encourager les consommateurs à se tourner vers des véhicules plus "propres" grâce à l'étiquette Energie, obligatoire dès mercredi sur les voitures en vente, neuves ou d'occasion, si elles ont été mises en circulation après le 1er juin 2004. Sept couleurs, du A vert foncé au G rouge, renseigneront sur la consommation de carburant et les émissions de dioxyde de carbone (CO2) qu'elle engendre, un des principaux gaz à effet de serre responsables du changement climatique. "Avec la flambée du prix du pétrole, les pénuries possibles, le besoin d'indépendance énergétique de la France et les conséquences sur le climat, il s'agit d'orienter les Français vers des choix judicieux" et d'"éviter la dérive de l'offre vers les grosses cylindrées trop polluantes", a expliqué mardi la ministre de l'écologie, Nelly Olin. Cette mesure, qui répond à une directive européenne, est mise en œuvre dans le cadre du plan Climat français, qui vise à diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 par rapport à 1990 – des émissions dont le secteur des transports représente à lui seul 26 %. "MESURETTE" Les constructeurs européens se sont engagés volontairement à atteindre d'ici à 2008-2009 une moyenne d'émissions de 140 g CO2/km, un objectif qui sera difficile à tenir : la moyenne, qui a baissé de 4 grammes en cinq ans, s'établissait encore à 152 g/km en 2005, a indiqué mardi l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), notant toutefois que les français PSA et Renault sont parvenus en moyenne à 145 g/km. Le palmarès des voitures propres de l'Ademe indique que 42 % des voitures vendues en 2005 appartenaient aux classes "vertes" A, B ou C (moins de 140 g CO2/km). "Nous avons choisi l'outil pédagogique avant de sanctionner et nous en voyons déjà les effets", s'est félicitée Mme Olin. Mais les défenseurs de l'environnement dénoncent une "mesurette" : dans un communiqué commun, l'association Agir pour l'environnement et le Réseau Action Climat-France déplorent que cet étiquetage ne s'impose pas à l'ensemble des véhicules et aux publicités pour les automobiles "énergétivores". Certes, les gros consommateurs seront frappés, à partir du 1er juillet, d'une taxe additionnelle à la carte grise calculée en fonction des émissions de CO2. Mais le barème ne sera guère dissuasif, avec au maximum quelques centaines d'euros pour des voitures en coûtant plus de 100 000. Alors que l'étiquetage Energie ne concerne que le CO2, Alain Morcheoine, directeur de l'efficacité énergétique à l'Ademe, s'inquiète de la pollution des voitures au diesel, dont seulement 10 % sont équipées de filtre à particules, ainsi que de "l'arrivée de nouveaux minispaces, plus lourds, plus volumineux, qui risque de contrebalancer la baisse des émissions de CO2". D'autant que les 4 × 4 séduisent toujours (+ 0,6 % en 2005), malgré une consommation supérieure de 30 % à celle des berlines. Les autorités entendent donc inciter à un comportement économe au volant : "Entre une voiture de classe A mal conduite et une classe C bien conduite, on arrive au même résultat. Il faut avoir une bonne voiture et bien la conduire", rappelle la présidente de l'Ademe, Michèle Pappalardo.