Annonce La France et le Sénégal signent un accord de "gestion concertée des flux migratoires" L'accord est "historique et sans précédent", s'est félicité le ministre français de l'intérieur Nicolas Sarkozy, après avoir l'avoir formalisé samedi à Dakar un de gestion concertée des flux migratoires avec son homologue sénégalais Ousmane Ngom. Selon le ministre français, le texte se décline en trois parties : l'immigration régulière, l'immigration irrégulière et le co-développement. "Ni l'Europe ni la France ne peuvent recevoir tous ceux qui rêvent d'un Eldorado", a de nouveau déclaré M. Sarkozy. "Une ouverture générale des frontières entraînerait en peu de temps une déstabilisation des sociétés européennes et l'arrivée au pouvoir de partis xénophobes. Cela personne ne le souhaite." Pour M. Ngom, cet accord met en place des "moyens inédits plus performants et mieux adaptés aux nouvelles circonstances" et annonce "un nouveau jour [...] dans les relations entre la France et le Sénégal". "ÂPREMENT NÉGOCIÉ" Le ministre sénégalais a également rappelé que "l'accord avait été âprement négocié" à l'occasion de nombreuses rencontres entre les deux parties, signe d'une approche "concertée". Cité en exemple par Nicolas Sarkozy en pleine polémique sur les expulsions d'enfants sans-papiers scolarisés en France, l'accord n'était pas apparu au départ comme une évidence pour Dakar. Le président Abdoulaye Wade a même pris position sévèrement contre l'"immigration choisie", concept martelé par Nicolas Sarkozy. Le Sénégal n'est pas le seul pays d'Afrique ou l'opinion voit d'un mauvais oeil le renforcement de la sélection des migrants voulue par la France. Aujourd'hui, le ministre de l'intérieur affirme que le "malentendu" sur l'immigration choisi a été dissipé avec le président Wade, qu'il croisera à nouveau samedi soir. Sur l'immigration régulière, l'accord prévoirait notamment un meilleur accueil des étudiants sénégalais en France et la délivrance de "visas de circulation" pour les hommes d'affaires et les artistes pour faciliter les échanges entre les deux pays. Concernant l'immigration irrégulière, l'accord prévoit de faciliter le rapatriement de clandestins sénégalais. il est en effet arrivé que des pays d'Afrique refusent d'accueillir un renvoi groupé de ses citoyens, politiquementgênant. Quant au co-développement, il s'agirait d'une aide financière pour financer des micro-projets. Peu après son arrivée dans la capitale sénégalaise samedi après-midi, M. Sarkozy a déposé une gerbe sur la tombe du premier président sénégalais et ami inconditionnel de la France Léopold Sédar Senghor au cimetière catholique de Bel-Air. C'est une des choses que Ségolène Royal, une des rivales déclarées de Nicolas Sarkozy dans la course présidentielle, avait prévu de faire à Dakar. La socialiste comptait également mettre l'accent sur le co-développement. Mais Mme Royal ne se rendra au Sénégal que dans quelques jours, après Nicolas Sarkozy, qui a hâté son voyage. Après une réception avec la communauté française à Dakar, M. Sarkozy doit s'entretenir samedi soir avec le président Abdoulaye Wade avant de repartir vers Paris.