Annonce La France a accepté les conditions émises par la Commission européenne au plan de sauvetage d'Alstom. Mario Monti s'est dit mercredi "heureux de la conclusion à laquelle nous sommes parvenus". L'accord officiellement scellé mercredi entre la Commission européenne et la France sur le sauvetage d'Alstom met un terme à plus de neuf mois d'âpres négociations, qui avaient failli tourner à l'automne à la crise ouverte entre Bruxelles et Paris. "Je crois qu'il s'agit d'une bonne conclusion à un dossier très complexe... Je suis heureux de la conclusion à laquelle nous sommes parvenus", a affirmé devant la presse le commissaire à la Concurrence Mario Monti, en rappelant combien les discussions avaient parfois été "difficiles".Cet accord comprend une entrée de l'Etat dans son capital, une augmentation d'un montant compris entre 1,5 et 2,2 milliards d'euros. L'Etat français souscrira à cette augmentation. Sa participation oscillera entre 18,5% et 31,5% du capital. "Nous attendons de l'Etat qu'il soit actionnaire dans la phase de redressement" fixée pour les deux prochains exercices, a détaillé Patrick Kron, président d'Alstom. "Il est certain que l'Etat français a une vue à moyen terme pour sa participation dans Alstom", a-t-il ajouté. Une proposition sera également faite aux créanciers pour convertir en capital un montant maximum de 700 millions d'euros.Afin de répondre aux demandes de la Commission, le groupe s'est par ailleurs engagé à céder des actifs supplémentaires représentant environ 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Ces cessions concerneront à 50% les activités de locomotives fret en Espagne, les activités de transport en Australie et en Nouvelle-Zélande ainsi que certaines activités de chaudières industrielles. La vente de ces actifs supplémentaires représentent environ 10% du périmètre actuel du groupe, a précisé Alstom dans un communiqué. Suppressions de 8500 emploisCe plan de redressement passe également par un plan social plus important que prévu puisqu'il concerne 8.500 personnes dans le monde. A l'origine, la restructuration d'Alstom prévoyait 7.000 suppressions d'emplois, dont 5.000 en Europe. Le plan social "concerne 8.500 personnes dans le monde. La moitié ont quitté le groupe le 31 mars 2004", a déclaré Patrick. Kron lors d'une conférence de presse. "Nos restructurations se poursuivent, nous restons en ligne avec les objectifs", a-t-il ajouté.Cet accord de principe est annoncé le jour où Alstom révèle une perte nette de 1,836 milliard d'euros pour son exercice 2003/2004 clos au 31 mars, un déficit largement supérieur à ce que prévoyaient les analystes. Lors de l'exercice précédent, la perte s'était élevée à 1,432 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires pour 2003/2004 s'est élevé à 16,688 milliards d'euros, en recul de 22%.
