Annonce La Finul (presque) à secLa Force intérimaire des Nations unies au Liban n'aura plus d'essence dans ses réservoirs d'ici deux jours •La Force intérimaire des Nations unies au Liban Finul) risque la panne sèche, alors que le littoral libanais est noir de pétrole.Souvent pointée du doigt pour son manque d'initiatives par les responsables libanais et les ONG, la force d'observation de l'ONU forte de 2000 hommes aura, dans deux jours, les réservoirs d'essence de ses véhicules presque à sec, a-t-elle prévenu mercredi. La Finul risque en conséquence de ne plus pouvoir maintenir certaines de ses positions dans le secteur oriental, si elle ne parvient pas à les approvisionner en carburant dans les prochaines 48 heures. Dans un communiqué, la Finul accuse l'armée israélienne de n'avoir «pas répondu à ses demandes répétées de rouvrir la route reliant Tyr à Beyrouth en installant un pont provisoire sur le fleuve Litani», au sud Liban, et qui lui aurait permis d'assurer son ravitaillement. Les véhicules de la Finul, de même que ceux de la Croix Rouge, sont les seuls autorisés à circuler au sud du fleuve Litani, où Tsahal a prévenu lundi qu'elle prendrait pour cible tout autre véhicule en train de circuler. Malgré tout, «un convoi de la Finul chargé de distribuer des provisions dans des villages du secteur occidental du Liban sud n'a pas obtenu depuis trois jours le consentement de l'armée israélienne et 175 civils libanais sont toujours piégés dans le village de Houla alors que le Comité International de la Croix Rouge poursuit ses efforts pour les évacuer», ajoute le texte de la Finul.C'est le Liban dans son ensemble qui fait face à une grave crise de carburant en raison notamment du blocus maritime imposé par Israël. Deux bateaux citernes n'ont pu accoster et sont en rade à Chypre.Ironie du sort, si les cuves sont vides, le littoral libanais regorge de pétrole. 15.000 tonnes de mazout se sont déversées dans la mer après un bombardement israélien. Une marée noire atteint depuis trois semaines les côtes du Liban, sur 140 km. Elle atteint même désormais la Syrie. Deux experts du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE) sont arrivés en Syrie lundi afin d'évaluer les retombées de cette marée noire. Le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, a déclaré par communiqué mercredi: «Nous sommes confrontés à un incident très grave et nos initiatives sont toujours compromises par la poursuite des hostilités». «La quantité de pétrole déversé est déjà comparable à celle du naufrage de l'Erika en France en 1999 où 13 000 tonnes de pétrole s'étaient répandues dans l'océan Atlantique», ajoute le communiqué.
