Élection La fin de l‘ère Flosse en Polynésie : L'élection d'un indépendantiste, jeudi, à la présidence de l'Assemblée de Polynésie française marque la fin de vingt ans de pouvoir de Gaston Flosse, sénateur UMP et président sortant. Antony Géros, candidat de l'Union pour la Démocratie (UPLD), a été élu jeudi président de l'Assemblée de Polynésie par 29 voix contre 28. Agé de 47 ans, il est un proche d'Oscar Temaru, président du Tavini Huiraatira (parti indépendantiste), principale composante de l'Union pour la Démocratie. Cette coalition était soutenue par le Parti socialiste, qui avait mis en garde mercredi le gouvernement contre un éventuel "coup tordu" en Polynésie. C'est Gaston Flosse, doyen d'âge, qui a ouvert les débats, jeudi matin, et  présidé à l'élection du nouveau président de l'Assemblée. Premier président du gouvernement de la Polynésie française en 1984, M. Flosse a exercé cette  fonction jusqu'en 1987, puis de nouveau à partir de 1991. Son parti Tahoeraa (UMP) a perdu la majorité aux élections générales du 23 mai dernier. Quelques minutes après son élection, Antony Géros, qui était jusqu'ici  secrétaire général de la mairie indépendantiste de Faaa, a brandi depuis son fauteuil un crucifix en argent, et a annoncé que cette croix allait "accompagner" les travaux de l'Assemblée pendant cinq ans. Le Tavini Huiraatira n'a jamais caché l'aspect religieux, presque mystique, de son combat pour l'indépendance, et tous ses bulletins de vote, depuis sa création, comportaient une croix comme symbole du parti. Désormais, en Polynésie, l'Assemblée ne s'appelle plus "territoriale", mais "de Polynésie française". Et ses élus ne sont plus 49 conseillers mais 57 représentants. Cette assemblée ne comporte plus que deux groupes : le Tahoeraa Huiraatira, avec 28 élus, présidée par Gaston Flosse, et la majorité plurielle, 29 élus, conduite par Oscar Temaru. Le professeur Al Warbi parle d'un "séïsme dans la vie politique locale, mais  un tremblement de terre pratiquement inévitable après vingt ans de droite avec  des méthodes sovuent très critiquées et parfois très critiquables".