Premier/e La direction du SPD approuve une grande coalition dirigée par Angela Merkel La chancellerie ira à l'Union chrétienne-démocrate (CDU)", a déclaré Angela Merkel lors d'une conférence de presse, lundi 10 octobre dans l'après-midi à Berlin. "Je suis heureuse, mais je sais bien que beaucoup de travail nous attend", a annoncé la future chancelière de l'Allemagne, ajoutant qu'elle voulait mener "une coalition des nouvelles opportunités". D'après les médias allemands, le SPD et la CDU-CSU sont parvenus à cet accord dimanche soir, au cours d'une réunion au sommet. "L'Union [la CDU-CSU] et le SPD seront représentés avec un nombre égal de membres dans le gouvernement, il n'est pas possible que l'un parle d'une voix plus forte que l'autre. Nous veillerons à ce que chaque camp ait des postes-clé, que chaque parti ait au moins un portefeuille social, également que chaque parti dispose d'un poste ministériel avec une composante écologique", a-t-elle déclaré, jugeant une telle répartition "honnête et juste". Une telle coalition n'est "pas une tradition française", pour le PS Le PS a pris ses distances, lundi, avec l'accord entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates pour un gouvernement de coalition en Allemagne, en déclarant qu'un tel schéma n'était "pas une tradition française". L'Allemagne vit "une situation particulière, avec des circonstances exceptionnelles. Il y a une spécificité, une tradition qui veut que dans des situations de crise grave, il puisse y avoir des gouvernements d'union nationale", a affirmé le porte-parole du PS, Julien Dray. Selon lui, "il appartient au SPD d'apprécier la réalité de cette situation, il appartient au peuple allemand, après, de juger (...). Mais c'est une spécificité allemande, ce n'est pas une tradition française, ce n'est pas quelque chose qui existe dans notre histoire". [-] fermer "Chacun des deux partis, a-t-elle dit, a montré qu'il prend au sérieux le souhait des électeurs et des électrices, qu'un effort commun doit être entrepris pour l'Allemagne et pour les gens en Allemagne. Nous savons qu'il n'y a pas d'alternative raisonnable". "La politique d'une possible grande coalition doit être une politique qui fasse en sorte que davantage d'emplois soient créés", a-t-elle ajouté. Il sera important que "cette politique soit appliquée par chaque ministre, peu importe qu'il soit social-démocrate ou chrétien-démocrate". M. SCHRÖDER VA "PRENDRE UNE AUTRE DIRECTION" Angela Merkel a déclaré que la direction de son parti s'était prononcée en faveur de l'ouverture de négociations avec les sociaux-démocrates en vue de la formation d'une "grande coalition", et espérait conclure les pourparlers au plus tard le 12 novembre. Les négociations formelles devraient débuter la semaine du 17 octobre, d'après une source proche des conservateurs. De leur côté, les dirigeants sociaux-démocrates se sont également prononcés à une large majorité en faveur de l'engagement de telles négociations, a affirmé le président du parti, Franz Müntefering. Plusieurs hypothèses ont d'ailleurs déjà filtré sur la composition de ce gouvernement. Les sociaux-démocrates obtiendraient les postes-clés, notamment les affaires étrangères, les finances, le travail et la justice, ainsi que les portefeuilles des transports, de l'environnement, de la coopération et de la santé, avançaient certains médias allemands lundi matin, citant des sources proches du parti. Pour le poste des affaires étrangères, le ministre sortant de la défense, Peter Struck, serait pressenti. Le chancelier sortant, Gerhard Schröder, a renoncé à toute fonction dans le nouveau gouvernement de coalition, ont annoncé des sources proches de son parti. Interrogé sur son éventuel avenir dans le nouveau gouvernement par des membres de la direction du SPD, M. Schröder aurait déclaré : "Cela n'entre pas dans mes projets. Ma carrière va prendre une autre direction". Gerhard Schröder, qui dirige depuis l'automne 1998 une coalition entre SPD et Verts, "va continuer à participer aux travaux du SPD et aux négociations de coalition" en vue de la formation du nouveau gouvernement, a déclaré Franz Müntefering, lors de la conférence de presse de Berlin. EDMUND STOIBER AUX FINANCES De son côté, la CDU prendrait en charge l'économie, l'intérieur, la défense, l'agriculture, la formation et la famille. Le ministre-président du Land de Bavière, le chrétien-social Edmund Stoiber, a d'ailleurs annoncé, lundi, qu'il deviendra ministre de l'économie. Le député conservateur, Norbert Lammert, est pressenti pour succéder au social-démocrate Wolfgang Thierse au poste de président de la nouvelle Chambre basse du Parlement (Bundestag), d'après des sources proches de la CDU. En Allemagne, le président du Bundestag est dans l'ordre protocolaire le deuxième personnage de l'Etat derrière le président de la République. M. Lammert était vice-président dans la précédente assemblée, dissoute pour permettre l'organisation d'élections législatives anticipées le 18 septembre.