Procès La Cour suprême de Vladikavkaz (sud de la Russie) a reconnu coupable de "terrorisme" et de "meurtres", mardi 16 mai, Nourpachi Koulaev, seul membre du commando capturé vivant après la prise d'otages de l'école de Beslan, en 2004 (331 morts, dont 186 enfants). L'énoncé de la peine devrait prendre quelques jours.Malgré le moratoire en vigueur en Russie, le parquet a réclamé la peine de mort pour l'accusé."Seule la peine de mort peut protéger la société des terroristes, et la punition juste, pour Koulaev, c'est la fosse commune", avait requis, en février, Nikolaï Chepel, le procureur général adjoint. Toutefois si la peine capitale venait à être prononcée, elle serait commuée en réclusion à perpétuité, conformément aux engagements pris par la Russie lors de son accession au Conseil de l'Europe en 1996.Les parents des victimes, présents à l'audience, sont partagés. Certains se disent favorables au châtiment suprême pour le jeune Tchétchène de 25 ans. Comparaissant derrière une cage de verre à l'épreuve des balles, ce dernier a choisi de plaider non coupable des huit chefs d'inculpation retenus contre lui. D'autres familles, celles notamment qui militent au sein de l'association Voix de Beslan, n'y sont pas favorables, estimant que les chances de connaître la vérité sur l'affaire disparaîtront avec Koulaev. "Nous continuons d'espérer qu'il dira la vérité : dès lors, nous avons besoin qu'il vive", a expliqué Ella Kessaeva, chef de file de l'association, sur les ondes de la radio Echo de Moscou."Le procureur n'a pas fait éclater la vérité parce qu'il n'a qu'une seule chose en vue : dissimuler les crimes des services de sécurité", a-t-elle poursuivi.Nourpachi Koulaev est, selon les autorités russes, le seul survivant du commando qui avait occupé, au matin du 1er septembre 2004, l'école nº1 de Beslan, et pris en otages 1 127 personnes. L'assaut par les forces russes, le 3 septembre, s'était soldé par la mort de 331 personnes. Selon l'association des Mères de Beslan, 218 otages sont morts brûlés vifs lors de l'effondrement du toit du gymnase dans lequel ils étaient détenus. Les images prouvant l'utilisation du lance-flammes sur le toit alors que les otages sont encore en vie sont accessibles sur le site pravdabeslan.ru.Malgré ces images et les récits circonstanciés de plusieurs témoins rapportant l'utilisation par les forces russes de lance-flammes dirigés vers le toit du gymnase ainsi que les tirs nourris des blindés vers la salle où un millier de personnes étaient entassées, la justice russe s'est bien gardée de s'interroger sur l'action des forces de l'ordre. La commission fédérale parlementaire chargée de l'enquête (ses conclusions seront rendues publiques en juillet) se contente pour sa part d'épingler les autorités locales, taxées de "négligence". Selon la version officielle, les chars ne sont entrés en action qu'après 15 heures, le 3 septembre, alors que les otages avaient déjà été évacués de l'école. L'utilisation des lance-flammes, elle, est passée sous silence.
