Nomination La Cour suprême américaine a une nouvelle têteEn nommant John Roberts, Bush renforce la position des républicains.le président Bush a fait très vite et choisi dès hier un juge proche de son parti républicain, John Roberts, au poste de président de la Cour suprême, devenu vacant samedi, avec la mort de son titulaire, William Rehnquist, à 80 ans. John Roberts, 50 ans, avait été désigné fin juillet par le président américain pour siéger à la Cour suprême, en remplacement de la juge Sandra Day O'Connor, qui avait annoncé son départ à la retraite. Celle-ci gardait néanmoins son poste en attente de la confirmation de John Roberts par le Sénat. Cette procédure devrait commencer cette semaine, mais cette fois pour le poste suprême de président de la Cour. Restera encore à Bush à trouver un successeur à Sandra Day O'Connor.Avec deux nominations en quelques mois, Bush va pouvoir infléchir sérieusement la plus haute instance judiciaire du pays, beaucoup plus en tout cas que ses récents prédécesseurs, la dernière vacance remontant à plus de dix ans.William Rehnquist, lui, avait été nommé membre de la Cour en 1972 et président en 1986. Les neuf juges de la Cour suprême sont en effet nommés à vie. Ils ont la charge d'interpréter la Constitution et prennent des décisions sur des grandes questions de société comme l'avortement ou la peine de mort. Sa composition est donc politiquement sensible. Avant la démission d'O'Connor puis la mort de Rehnquist, les juges étaient à peu près répartis à égalité entre conservateurs et réformistes.John Roberts a servi l'administration de Reagan et de Bush père avant d'être nommé à la Cour d'appel du District of Columbia. Il a eu à se prononcer dans certaines affaires notoires. Il a ainsi fait partie d'une commission de trois magistrats qui ont donné raison à Bush vendredi en décidant que les tribunaux militaires jugeant les suspects de terrorisme à Guantanamo pouvaient rester en place. Il est néanmoins considéré comme inattaquable sur ses qualités de juriste. Durant le processus de confirmation au Sénat, l'opposition démocrate cherchera sans doute à arracher des opinions tranchées sur les grands débats de société à un homme plutôt discret jusqu'à présent lors de ses prises de position publiques.
