Procès La cour d'appel de Paris refuse une seconde expertise de l'Erika La cour d'appel de Paris s'est prononcée aujourd'hui contre une nouvelle expertise de l'Erika, ouvrant ainsi la voie à la tenue d'un procès qui devra notamment déterminer la responsabilité du groupe Total dans le naufrage du navire. Le dossier avait été examiné à huis clos le 10 janvier par la cour d'appel qui avait mis sa décision en délibéré au 21 février. Le parquet général s'était déclaré favorable à une nouvelle expertise. Au coeur de ce débat d'experts sur les causes du naufrage de l'Erika, qui avait entraîné en décembre 1999 une gigantesque marée noire au large des côtes bretonnes, se jouait le sort judiciaire de Total, mis en examen pour «complicité de mise en danger de la vie d'autrui et pollution maritime». Une première expertise ordonnée par le juge Dominique de Talancé a conclu que le sinistre était lié à des fissures sur le pont, décelables lors des contrôles que l'affréteur a l'obligation de réaliser. Mais, courant mai 2004, alors que l'enquête était officiellement terminée, Total a versé au dossier un «pré-rapport d'étape» réalisé par des experts commis par le tribunal de commerce de Dunkerque, le port de départ du pétrolier qui devait rallier Livourne (Italie). Ces experts ont dédouané Total, estimant notamment qu'une corrosion au niveau de la cuve avait provoqué le sinistre, en entraînant une voie d'eau sous le niveau de la mer. Selon eux, cette corrosion ne pouvait être décelée par les inspecteurs chargés par l'affréteur de contrôler le bon état du navire. Se fondant sur ce nouvel avis, le parquet de Paris a demandé au juge une nouvelle expertise. Ce dernier l'a refusée fin juin, arguant «qu'une nouvelle expertise ne pourra surmonter les contradictions entre experts» et «qu'il appartiendra au tribunal de trancher».