Accuser La Côte d'Ivoire dépose plainte contre la France La Côte d'Ivoire va déposer plainte contre la France à la Cour internationale de justice (CIJ) pour violation des accords de défense liant les deux pays et contre la destruction des aéronefs ivoiriens. "Une plainte de l'Etat de Côte d'Ivoire contre l'Etat français" devant la CIJ est "tout à fait la suite logique de cette crise", a affirmé l'avocate Patricia Hamza, qui compose la mission présidentielle ivoirienne à Bruxelles, avec un conseiller du président Laurent Gbagbo et un vice-président de l'Assemblée nationale ivoirienne.La plainte doit être déposée lundi au siège de la CIJ à La Haye, a précisé Me Hamza. La Côte d'Ivoire dénonce "la violation (...) des accords de défense" avec la France", "de la résolution 1528" du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que "les faits sur le terrain: la destruction des aéronefs, l'ordre donné par le président Chirac qui est tout à fait illicite", a expliqué l'avocate.La résolution 1528 de l'Onu, adoptée le 27 février 2004, prévoit le déploiement en Côte d'Ivoire d'une force de maintien de la paix de 6.240 Casques bleus.Recevabilité des plaintes ?Le 6 novembre, l'aviation ivoirienne, qui menait depuis 48 heures des raids contre les zones tenues depuis septembre 2002 par une rébellion, avait bombardé une position française à Bouaké (centre), tuant neuf soldats français.En représailles, l'armée française avait détruit la totalité de la flotte aérienne ivoirienne, avant de prendre le contrôle de l'aéroport d'Abidjan après des combats contre des soldats ivoiriens, déclenchant quatre jours de violentes manifestations anti-françaises.Le président Gbagbo a récemment évoqué "64 jeunes Ivoiriens morts et 1.300 blessés sous les balles assassines de soldats français". "Il faudra que l'armée française rende compte de cette tuerie, car ce sont des méthodes guestapistes qu'il faut totalement condamner et dénoncer", a de son côté estimé Alain Toussaint, conseiller de M. Gbagbo.Selon Me Hamza, deux autres plaintes ont été déposée au nom des "victimes civiles", l'une à Abidjan, l'autre auprès du parquet de Paris, qui doit encore déterminer si elle est recevable ou non.
