Manifestation La constitution européenne et le lundi de Pentecôte dans les cortèges du 1er maiLe non à la constitution européenne était très présent au sein de la plupart des 130 manifestations du 1er mai. A Strasbourg, siège du Parlement européen, le non à la Constitution dominait, en dépit de la présence de la députée européenne Catherine Trautmann, qui défilait sous la seule banderole appelant à voter pour le traité. A Lille, Toulouse, Marseille, Bordeaux ou Rouen, fleurissaient les pancartes "non à l'Europe libérale", "pour moi, c'est non", "au nom de l'Europe je vote non", "constitution libérale, casse sociale, pour nous c'est non" ou encore "j'aime l'Europe mais je vote non".LE OUI CÔTOIE LE NONA Paris, le leader de la CGT, Bernard Thibault, dont la confédération a appelé à s'opposer au traité, cotoyait Alain Olive, secrétaire général de l'Unsa et partisan du oui, pour qui le référendum ne "cannibalisait" pas les manifestations du 1er mai. A leurs côtés, Annick Coupé (Solidaires) exprimait son hostilité à une "Constitution au service du patronat et des multinationales", et Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, émettait "un avis très défavorable" au texte. D'autres défenseurs du non, les socialistes Henri Emmanuelli et Jean-Luc Mélenchon, et la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, s'étaient fondus dans le cortège parisien. La CFDT, qui soutient le oui à la Constitution, avait choisi la discrétion"compte-tenu du contexte actuel de débat sur le traité constitutionnel", même si certains de ses militants ont participé à des cortèges unitaires en province. Son secrétaire général, François Chérèque, a réaffirmé son "soutien" au traité européen "qui amène de nouveaux droits sociaux pour les travailleurs", à Hagetmau dans les Landes, où les emplois de 21 salariés du groupe d'ameublement Capdevielle sont menacés."TOUCHE PAS À MON JOUR FÉRIÉ"Autre vedette des cortèges : le lundi de Pentecôte. "La situation des salariés se dégrade dans notre pays et nous sommes là pour porter les revendications en matière de salaires et de temps de travail, et dire au gouvernement qu'il fait fausse route, en particulier sur le lundi de Pentecôte", a déclaré Bernard Thibault. Il a, de plus, précisé que cette dernière mesure était en train "d'imploser". Certains "employeurs ont pris les devants parce qu'ils ont bien vu l'inefficacité et l'impopularité de cette mesure. Ce sont les plus intelligents...", a-t-il commenté. La CFTC avait placé sa manifestation nationale sous le thème: "touche pas à mon jour férié". A Toulouse, le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a qualifié la journée de solidarité de "décision inacceptable, qui ne passe ni dans le privé ni dans le public", invitant le gouvernement à "revoir sa copie".
