Annonce La confusion autour de la prise d'otages, au consulat d'Espagne à Berne, a permis aux assaillants de prendre la fuite Des déclarations contradictoires ont semé la confusion autour de la prise d'otages au consulat espagnol à Berne, qui a commencé lundi 7 février au matin. A la mi-journée, le ministère des affaires étrangères espagnol affirmait que les trois inconnus avaient quitté les lieux, alors que la police suisse déclarait leur avoir adressé un ultimatum. L'objet de l'opération serait le vol de passeports et de visas. Vers 13h35, la police suisse est intervenue avec l'accord du gouvernement espagnol. Enfin, lors d'une conférence de presse vers 16 heures, le chef de la police bernoise a finalement annoncé que les assaillants s'étaient échappés du bâtiment avant même l'arrivée des forces de l'ordre.Le gouvernement espagnol a autorisé la police suisse à intervenir à l'intérieur du consulat d'Espagne à Berne, a-t-on appris, lundi 7 février, auprès du ministère espagnol des affaires étrangères. Le ministère "a autorisé, via l'ambassade d'Espagne, la police suisse à entrer dans le consulat", a déclaré un porte-parole du ministère. Une douzaine d'hommes d'une unité d'élite de la police suisse sont entrés lundi à 13 h 35 à l'intérieur du consulat d'Espagne à Berne, où trois assaillants armés avaient pénétré dans la matinée, a annoncé l'agence de presse suisse. Ces trois inconnus se trouvaient toujours à l'intérieur du bâtiment en fin de matinée, a indiqué la police suisse. Elle a, par la suite, commencé à lever le dispositif de sécurité autour du consulat d'Espagne (vers 15 heures). C'est vers 16 heures, lors d'une conférence de presse, que le chef de la police bernoise a finalement annoncé que les assaillants s'étaient échappés du bâtiment avant même l'arrivée des forces de l'ordre.UNE GRANDE CONFUSIONDans un communiqué, la police municipale de Berne avait, dans un premier temps, confirmé la présence des trois agresseurs, armés d'un couteau et d'une arme à feu. Selon la même source, un employé blessé a pu échapper aux assaillants, et deux autres employés, retenus en otage par les agresseurs, ont été libérés par les forces de l'ordre. La situation restait cependant très confuse. Le ministère des affaires étrangères espagnol annonçait en fin de matinée à Madrid que les trois assaillants avaient quitté le consulat, après avoir tenté de s'attaquer au coffre-fort, et que tous les membres du personnel diplomatique étaient indemnes.Un porte-parole du ministère des affaires étrangères a précisé qu'un gardien du consulat avait été blessé d'un coup de couteau. Les trois intrus parlaient français, a ajouté le porte-parole. Les responsables du ministère des affaires étrangères à Madrid ont évité d'utiliser l'expression "prise d'otages" depuis le début des incidents. Miguel Angel Moratinos a expliqué que l'identité et la nationalité des agresseurs n'étaient pas connues. "PAS UN ACTE TERRORISTE"Un individu cagoulé aurait investi le consulat d'Espagne de la capitale suisse lundi vers 8 heures du matin et retenu en otage au moins deux employés du consulat. Il aurait réussi à rentrer en s'en prenant au concierge du bâtiment, qui a été hospitalisé. Prié par la chaîne CNN de dire si les autorités espagnoles soupçonnaient quelque lien avec des islamistes, un responsable espagnol a dit ne pas suivre cette piste pour le moment."Cela ne ressemble pas à un acte terroriste, cela serait plutôt l'œuvre d'un déséquilibré", a déclaré un responsable de la diplomatie espagnole à Madrid, sous le sceau de l'anonymat.Selon des employés du consulat cités par la Radio suisse romande (RSR), les inconnus voulaient s'emparer de passeports ou de timbres pour visas qui se négocient au marché noir entre 6 000 et 8 000 francs suisses (4 000 à 6 000 euros) pièce. Plusieurs tentatives d'effraction ont déjà eu lieu au consulat d'Espagne, ont précisé les employés.La police helvétique a mobilisé une unité spécialisée dans les prises d'otages. Elle a annoncé avoir reçu un coup de téléphone vers 8 h 10 pour l'avertir, sans donner plus de précisions. Elle a coupé les rues environnantes, dans le quartier de Kirchenfield, où se trouvent de nombreuses ambassades. Un photographe de Reuters venu sur les lieux a déclaré que le secteur du consulat, dans un quartier chic du centre historique de Berne, avait été bouclé et que des dizaines de tireurs d'élite avaient pris position autour du bâtiment.
