Annonce La confession d'outre-tombe de Hicham Mandari Le courtisan de Hassan II, assassiné en août 2004, avait enregistré une vidéo. Son avocat la vend.L'assassin de Hicham Mandari court toujours. Six mois après le meurtre, dans le parking d'une résidence proche de Marbella, en Espagne, de ce proche du patron de la sécurité de Hassan II, la police n'a toujours pas mis la main sur les commanditaires du crime. "L'enquête progresse", assure l'un des enquêteurs contacté lundi 24 janvier par Le Monde. Selon nos informations, la police espagnole aurait identifié l'"homme à la casquette" en compagnie de qui Hicham Mandari avait pris, le 4 août en fin de journée, le dernier vol Paris-Malaga. Les deux hommes se seraient ensuite engouffrés dans une voiture Mercedes qui les attendait à l'aéroport pour les conduire à un rendez-vous qui allait être fatal pour M. Mandari.Les traits de son accompagnateur présent au moment du crime, auraient été enregistrés - mais dans de mauvaises conditions - par une caméra de l'aéroport de Malaga. De même, les enquêteurs auraient remonté la piste de l'arme utilisée pour l'assassinat, un pistolet de marque tchèque.Selon les mêmes sources, les meurtriers - trois personnes au total - auraient subtilisé sur la victime la clé d'un coffre installé dans un appartement loué par Hicham Mandari depuis des mois sous une fausse identité à Marbella. Au cours d'une perquisition, les policiers auraient retrouvé le coffre vide. Les commanditaires du crime étaient déjà passés...C'est dans ce contexte qu'un détective américain installé à Miami (Floride), Richard L. Ashenoff, a contacté il y a quelques jours trois journaux qui ont suivi de près la saga de Hicham Mandari (Le Monde, un hebdomadaire marocain, Le Journal, et un quotidien espagnol). Conseiller de Hicham Mandari depuis que celui-ci, mêlé à une affaire de chèques dérobés au Palais royal et à un énorme trafic de fausse monnaie, s'était réfugié aux Etats-Unis, M. Ashenoff a proposé via Internet aux trois organes de presse de leur vendre une sorte de confession d'outre-tombe de M. Mandari. Elle se présente sous la forme d'un enregistrement vidéo effectué par son client peu après son arrivée en Floride à l'été 1998.L'AFFAIRE DES FAUX DINARSD'un durée d'une heure et dix minutes, la cassette, explique M. Ashenoff, était destinée au roi Hassan II. Il s'agissait dans l'esprit de Hicham Mandari de se dédouaner auprès du monarque, à qui il avait rendu maints services, des accusations qui pesaient sur lui. Pour une raison inconnue, l'enregistrement n'a jamais été transmis au Palais royal, Hicham Mandari préférant interpeller le souverain via une lettre ouverte publiée sous forme d'encart publicitaire dans le Washington Post.Mais la cassette avait un autre destinataire : la presse. Dans l'extrait d'une dizaine de minutes mis à la disposition du Monde par le détective américain, Hicham Mandari, vêtu d'une gandoura blanche, se livre d'une voix mal assurée à une sorte de confession d'outre-tombe. "Si cette cassette arrive chez une personne ou chez des médias ou sur une chaîne de télévision,murmure-t-il, c'est qu'il me sera Un homme, donc, s'il m'arrive quelque chose, transmettra ce document à ces médias "Suivent des explications sur les faux dinars de Bahrein, la plus importante affaire de fausse monnaie intervenue en France depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Deux chefs d'Etat africains sont mêlés à ce trafic qui a manqué déstabiliser l'émirat et qui doit donner lieu à un procès à Paris. A vrai dire, sur ce volet bahreini, la confession de Hicham Mandari n'apporte guère de révélation sur le fond. L'ancien "conseiller spécial" auprès du Palais royal clame son innocence. Il se défend d'être l'un des cerveaux du trafic et se présente au contraire comme la victime d'un complot qui le dépassait.Qu'en est-il des autres affaires auxquelles cet homme sulfureux, âgé de 32 ans et qui, à la fin de sa vie, prétendait être le fils naturel de Hassan II ? La cassette contient-elle des révélations ? Dans un courrier électronique adressé au Monde, Richard Ashenoff se borne à indiquer que Hicham Mandari "parle d'événements qui (...) ont conduit quelqu'un à le tuer".Pour en donner connaissance, le détective privé réclame 300 000 dollars, un prix à débattre, précise-t-il. Il s'agit pour lui, insiste-t-il, de récupérer une partie des 677 644 dollars qu'il a dépensés pour défendre les intérêts de son client et qu'il n'a jamais recouvrés. Si aucun journal n'a les moyens de payer la somme, Richard Ashenoff a décidé de mettre l'intégralité de la vidéo et les documents écrits qui vont avec en libre accès sur internet. Le nom du site est déjà retenu : www.hichammandari.com
