Annonce La communauté internationale se réunit pour aider le Liban à se reconstruire Alors que Kofi Annan effectue au Proche-Orient une tournée destinée à consolider la fragile trêve au Liban – après le pays du Cèdre, Israël et Ramallah, et la Jordanie, il poursuit sa tournée en Syrie –, la Suède accueille, jeudi 31 août, la première conférence de pays donateurs pour récolter en urgence des fonds pour la reconstruction du Liban ravagé par la guerre entre Israël et le Hezbollah. L'agriculture libanaise a particulièrement souffert Pommes de terre, tabac, melons et agrumes ont pourri dans les champs au Liban parce que les agriculteurs n'ont pas pu les récolter pendant la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais, affirme jeudi l'ONG britannique Oxfam. Citant des estimations initiales fournies par le gouvernement du Liban et l'Association des agriculteurs libanais, Oxfam estime le coût de la guerre pour le secteur agricole à un montant situé entre 135 et 185 millions de dollars. Selon elle, l'impact du conflit sur l'agriculture a été aggravé par sa concomitance avec la période des récoltes. L'organisation estime à 85 % la proportion des agriculteurs libanais – qui sont en tout environ 195 000 – à avoir perdu tout ou partie de leur récolte. A Stockholm, le gouvernement libanais va demander une aide d'urgence de 26 millions de dollars pour l'élevage, les cultures et la pêche. Dans la vallée de la Bekaa, l'une des régions les plus fertiles du pays, les exploitants agricoles se sont retrouvés sans main-d'œuvre parce que beaucoup de leurs employés, syriens, ont quitté le pays au début du conflit, affirme Oxfam. Le gouvernement évalue à un million de poulets, 25 000 chèvres et moutons, et 4 000 têtes de bétail le nombre d'animaux d'élevage tués pendant la guerre, du fait des bombardements ou par manque d'attention. Les agriculteurs israéliens ont également pâti des 4 000 roquettes que le Hezbollah a tirées sur le nord d'Israël. Le ministère de l'agriculture israélien estime à 72 millions de dollars au moins le coût de la guerre dans le secteur agricole. - (Avec Reuters) [-] fermer Le premier ministre libanais, Fouad Siniora, qui sera à Stockholm avec une importante délégation ministérielle, se fera l'avocat de son pays devant les représentants de quarante-neuf pays et d'une dizaine d'organisations internationales. La Suède a organisé cette conférence rapidement dès la cessation des hostilités, le 14 août dernier après trente-quatre jours de combat, conjointement avec le Liban et les Nations unies. 500 MILLIONS DE DOLLARS D'AIDE IMMÉDIATE L'objectif annoncé officiellement par ses organisateurs est d'engranger 500 millions de dollars (391,8 millions d'euros) pour cette aide immédiate."Cette conférence vise à débloquer une aide d'urgence" avant d'envisager "les besoins de reconstruction à long terme", a déclaré mercredi Annika Söder, secrétaire d'Etat suédoise à la coopération internationale. Il faut "donner un dividende de la paix au peuple libanais qui a tant souffert", a ajouté Mme Söder. Elle a souligné que le succès de la conférence dépendrait du montant des promesses de dons, tout en mettant en garde sur les difficultés de comptabiliser les contributions. L'Union européenne a d'ores et déjà annoncé qu'elle accorderait une aide de 42 millions d'euros supplémentaire, portant à 100 millions d'euros son aide depuis le début du conflit. Les seuls dégâts matériels infligés au Liban ont été estimés à quelque 3,6 milliards de dollars par les autorités libanaises. Avant de quitter Beyrouth pour Stockholm, le premier ministre libanais a déclaré que la conférence prévue sur une journée avait pour objectif "d'aider le pays à redémarrer", la qualifiant de "premier pas avant une conférence élargie en faveur de l'économie libanaise". Selon la Suède, une conférence devrait se tenir d'ici à la fin de l'année à Beyrouth pour la reconstruction à long terme du Liban. Il a indiqué que 130 000 maisons ou appartements, dont 50 000 dans la banlieue sud de Beyrouth ont été détruits ou endommagés. Selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), qui s'appuie sur des estimations gouvernementales, 300 000 personnes sont toujours déplacées, soit environ 7 % de la population libanaise. Environ un million de personnes avaient été déplacées par le conflit.