Annonce La communauté internationale a condamné les propos du président iranien sur Israël La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, les trois pays en pointe dans les négociations engagées avec l'Iran sur son programme nucléaire, ont, à l'unisson des Etats-Unis, condamné les déclarations du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui a appellé mercredi à "rayer de la carte" Israël. C'était la première fois depuis des années qu'un dirigeant iranien aussi haut placé prônait publiquement la disparition de l'Etat d'Israël, même si celle-ci fait partie de la propagande du régime. La France a décidé de convoquer l'ambassadeur d'Iran "pour obtenir des explications" sur les déclarations "inacceptables" de M. Ahmadinejad. "Le droit d'Israël à exister ne saurait être contesté", a fait valoir le ministre des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, en rappelant dans un communiqué que cet Etat avait été créé par une décision de l'Assemblée générale des Nations unies. "Le droit international s'applique à tous", a-t-il dit. "Si ces propos ont effectivement été prononcés, ils sont inacceptables et à condamner avec la plus grande fermeté", a déclaré de son côté le ministère des affaires étrangères allemand, par la voix de son porte-parole, Walter Lindner. Londres a indiqué jeudi matin qu'il allait émettre une protestation officielle dans la journée. "Les commentaires [du président] Ahmadinejad sont profondément inquiétants et écœurants, a déclaré un porte-parole du ministère des affaires étrangères britannique. Nous allons protester auprès du chargé d'affaires iranien." "Dire que l'Iran veut rayer Israël de la carte ne va que renforcer les inquiétudes à propos des ambitions nucléaires de l'Iran", a-t-il estimé. Et d'ajouter : "Nous avons vu en Israël l'horrible réalité de la violence dont il fait l'éloge", en référence à l'attentat-suicide qui a tué mercredi cinq Israéliens et blessé une trentaine d'autres à Hadera, dans le nord d'Israël. La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne forment une "troïka" qui conduit les efforts de l'UE et de la communauté internationale pour obtenir de Téhéran l'arrêt de ses activités pouvant mener à la fabrication de l'arme atomique. L'"UE3" avait obtenu en novembre 2004 de l'Iran un gel de ces activités contestées. Mais en août, l'Iran avait rejeté les propositions de coopération globale des Européens et repris son programme de conversion d'uranium à Ispahan. Les discussions sont depuis lors dans l'impasse. "CAUCHEMAR POUR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE" Israël, qui se considère le premier visé par les efforts nucléaires de l'Iran, a estimé que ce pays présentait un danger "évident et actuel". "Nous pensons que l'Iran essaie de gagner du temps (...) afin de pouvoir développer une bombe atomique", a affirmé à Jérusalem son ministre des affaires étrangères, Sylvan Shalom. "Nous pensons qu'il est temps de porter le dossier iranien devant le Conseil de sécurité, et le plus tôt sera le mieux", a-t-il ajouté. "Ce type de régime est très extrême et cela sera un cauchemar pour la communauté internationale s'il acquiert une bombe atomique", selon lui. M. Shalom a toutefois relevé que "ce n'est pas la première fois que ce régime espère la destruction de l'Etat d'Israël". De son côté, la Maison Blanche s'est jugée confortée dans son inquiétude, maintes fois exprimée, face à la stratégie iranienne. "Je pense que (les déclarations du président iranien) confirment simplement ce que nous avons dit sur le régime en Iran. Elles soulignent nos inquiétudes" sur les ambitions nucléaires de l'Iran, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, à la presse.