Annonce La commission Volcker sur le scandale "Pétrole contre nourriture" demande une réforme urgente de l'ONU La conclusion inéluctable du travail de la commission [Volcker] est que l'ONU a besoin d'une vaste réforme et qu'elle en a besoin d'urgence". Telle est en résumé la teneur du rapport de la commission d'enquête sur le scandale du programme "Pétrole contre nourriture" qui doit être remis, mercredi 7 septembre, au Conseil de sécurité de l'ONU, et dont la préface a été publiée, mardi. "Pétrole contre nourriture"  avait été mis en place pour permettre de 1996 à 2003 à l'Irak, alors sous embargo, de vendre du pétrole pour acheter des biens de première nécessité. Le programme avait donné lieu à des millions de dollars de contrebande de pétrole. Depuis janvier 2005, les travaux de la commission d'enquête dirigée par Paul Volcker, un ancien président de la Réserve fédérale américaine, n'ont cessé de produire des révélations. Ce mois-là, un rapport"intermédiaire" avait mis à jour des pratiques allant au-delà des "erreurs" de management impliquant des fonctionnaires de l'ONU. Le rapport soulignait la manière très politique dont les marchés étaient attribués par les Nations unies. Les investigations de la commission d'enquête ont permis de mettre en cause un certain nombre de personnalités, dont l'ancien ministre français Charles Pasqua. Plus embarassante pour le secrétaire général de l'ONU, l'implication de son fils a, un temps, menacé la position du secrétaire général. Mais jamais la commission Volcker n'a mis en cause la probité de Kofi Annan. "DÉFICIENCES ADMINISTRATIVES" Là encore, au regard de ce qu'indique la préface du rapport, la commission d'enquête exonère Kofi Annan de tout manquement à l'éthique. Elle le rend néanmoins responsable des déficiences de gestion constatées, en tant qu'administrateur. La Charte des Nations unies fait du secrétaire-général le principal administrateur de l'ONU mais dans la pratique, cette fonction est devenue "de plus en plus diplomatique et politique", estime le texte. L'actuel secrétaire-général, Kofi Annan, est "largement respecté précisément pour ces qualités", poursuit le texte. Mais "ces responsabilités tendent à être très prenantes et les constats effectués reflètent largement les déficiences administratives qui en ont découlé", ajoute-t-il. Ce rapport doit être remis au Conseil de sécurité mercredi matin par le président de la Commission, Paul Volcker, selon des informations données par l'ONU mardi. M. Volcker devrait commenter personnellement le rapport devant le Conseil de sécurité et le secrétaire général.